Tomorrow's lawyers : conclusions
Posté le 26/03/2014Visionnez les exposés du colloque Tomorrow's lawyers, et notamment mes conclusions : La grenouille et les pingouins. http://www.tomorrowslawyer.be/documents/webtv.xml?lang=fr
Visionnez les exposés du colloque Tomorrow's lawyers, et notamment mes conclusions : La grenouille et les pingouins. http://www.tomorrowslawyer.be/documents/webtv.xml?lang=fr
A la suite de la publication dans La Tribune du 22 janvier 2014 d'un éditorial dans lequel je dénonçais, entre autres choses, les abus de la détention préventive, Monieur Frédéric Frenay adresse une réponse au Journal des Tribunaux. J'y réponds brièvement mais fermement.
Chers confrères,
« L’économie n’est pas morale. C’est pour cette raison, qu’elle ne peut, à elle seule, régir notre société ».
Demain commence aujourd’hui.
D’où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ?
Aujourd’hui et demain, ce sont ces éternelles questions que le barreau belge se pose, à l’initiative de quelques jeunes avocats liégeois.
Le colloque Tomorrow's Lawyers est une de ces rares occasions qui nous permettent de confronter notre profession aux exigences de notre société. Il faut être aveugle pour ne pas se rendre compte que les modifications structurelles que les techniques d’information et de communication ou l’internationalisation de l’économie impriment à notre vie sociale ont un retentissement considérable sur les attentes des clients vis-à-vis de leurs avocats.
Pour illustrer ce propos abstrait par un exemple concret, je me contenterai de mentionner le code de droit économique que le Parlement est en train d’adopter, un peu au pas de charge et, d’ailleurs, trop souvent en négligeant les observations et les critiques, pourtant parfois fondamentales, que nous lui adressons. Nos pratiques vont devoir changer. Et ce que l’on attend de nous, par exemple en matière d’information des clients et de résolution des conflits que nous avons avec eux, modifiera nos habitudes bien plus encore que l’entrée en vigueur de la T.V.A.
Nous devons être conscients qu’il y a deux demains devant nous.
Indignez-vous !
C’est le bref commandement que nous a adressé, il y a quelques années, le regretté Stéphane Hessel.
Il est des raisons extraordinaires de s’indigner.
La situation des avocats colombiens en est certainement une.
Selon les chiffres officiels, fournis par le bureau du procureur, au cours des dix dernières années, plus de 4.400 cas de meurtres, agressions, harcèlements, … contre des avocats ont été signalés en Colombie. Plus de quatre cents avocats ont été tués en Colombie depuis 1991, et onze l’ont été, dans la seule région de Valle del Cauca, durant les huit premiers mois de l’année 2013 !
Ce vendredi 24 janvier 2014 est l’occasion, pour tous les avocats européens, de manifester leur indignation. Les avocats belges se réuniront à 12h30, en robe, devant l’ambassade de Colombie, avenue Franklin Roosevelt, 96 à Ixelles.
Que tous ceux qui auront la possibilité d’être présents se mobilisent.
Il est aussi des raisons ordinaires de s’indigner.
L’affaire Wesphael nous donne l’occasion de mettre à nouveau en lumière les abus de la détention préventive.
Sur le principe, la généralisation du recours à la procédure de marchés publics pour attribuer les missions de services juridiques des administrations publiques ne souffre pas beaucoup de discussion.
Certes, il est des hypothèses où le choix d’un avocat doit nécessairement reposer sur un lien de confiance particulier, qui ne se prête pas à une quelconque catégorisation ou évaluation. Il en est ainsi, notamment, lorsqu’il s’agit de défendre l’institution – ou ses dirigeants – dans une procédure pénale, par exemple.
Mais lorsque les services à rendre portent sur un contentieux de masse (récupération de créances, gestion d’un contentieux social, par exemple) ou sur l’élaboration d’un projet de dispositions normatives ou d’un plan, rien ne semble s’opposer à ce que le choix s’opère sur la base de critères objectifs : il s’agit alors de sélectionner l’avocat qui semble le plus apte à accomplir la mission que l’on souhaite lui confier.
En pratique, les choses sont moins simples.
Premier obstacle, il faut définir des critères de sélection (ceux qui permettront de retenir les quelques candidats qui participeront au choix final) et d’attribution (ce qui permettront d’emporter la décision) pertinents.