Suivez mes commentaires sur l'actualité de la justice et des barreaux

  • Les enfants perdus, par François Sureau

    Les enfants perdus, par François Sureau, Paris, Gallimard, 156 pages, 19 euros.

    On blâme Dieu pour les crimes des hommes… et l’on se dit qu’il n’y a pas de Dieu, alors qu’on devrait plutôt voir qu’il n’y a pas d’hommes.

    Les enfants perdus ce sont les soldats qui commencent l’attaque un jour de combat.

    Cela ne correspond pas tout à fait à la situation de Thomas More qui, en 1870, après la défaite de Sedan, est détenu dans la presqu’île d’Iges avec une bonne partie de ce qu’il reste de l’armée de Napoléon III.

    Mais le roi de Prusse, qui connaît ses qualités de détective, le fait mander pour élucider un crime commis dans son entourage : une jeune femme a été assassinée. Curieusement, son corps a été retrouvé alors qu’elle était assise sur une chaise et revêtue d’une robe et d’un voile de religieuse. More éclaircira ce mystère et, dans la foulée, il résoudra deux autres affaires : un incendiaire a mis le feu à plusieurs églises des environs ; un capitaine des cuirassiers a été tué dans des circonstances curieuses : près de son corps, on retrouve un éclat d’obsidienne qui semble venir du bout du monde.

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    Les enfants perdus par François Sureau | La Tribune

  • #Venezuela Eduardo Torres, avocat en danger

    Eduardo Torres est un avocat vénézuélien.

    Membre de l'organisation de défense des droits de l'homme PROVEA, Eduardo Torres a participé à l'équipe chargée de l'applicabilité des lois et a défendu plusieurs prisonniers politiques. Faisant l’objet d’un véritable harcèlement des autorités vénézuéliennes, il a bénéficié de mesures de prévention de la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) en raison des menaces dont il a fait l'objet pour son travail de défenseur des droits de l'homme

  • Bangui Plage, par Bruno Sanderling

    Bangui Plage, par Bruno Sanderling, Hévillers, Ker éditions, 260 pages, 20 euros.

    L’avocat sentit son corps se liquéfier. Ce volet du dossier ne lui disait rien. Les réponses écrites de la partie adverse lui avaient certainement été adressées par la voie habituelle. Mais noyées dans la montagne de documents qui s’accumulaient dans son bureau, il n’y avait pas prêté attention. Il s’était rendu à l’audience les mains dans les poches pour confirmer les arguments exposés dans sa requête. Pourtant, en cas de recours déposé en retard, la loi était formelle : il était irrecevable. Peu importe la valeur des arguments, la requête serait rejetée et son client expulsé.

    Le juriste aurait aimé disparaître. Il n’osait pas regarder l’homme derrière lui qui n’avait probablement pas saisi la portée du galimatias échangé entre spécialistes. Mais pire encore, il sentait sur lui l’opprobre de ses confrères. Pour longtemps, il serait marqué au fer rouge et rangé dans la catégorie des praticiens blacklistés. Il aurait voulu se téléporter hors du tribunal. Se désintégrer, s’évaporer…

  • Ahmed Souab, avocat en danger

    Ahmed Souab est un avocat tunisien, âgé de 68 ans.

    Ancien magistrat, Ahmed Souab est un avocat réputé et respecté. Il défend actuellement deux des prévenus dans ce qu’il est convenu d’appeler « l’affaire du complot », dans laquelle 37 personnes sont poursuivies.

  • Gedacht, par Koen geens

    Gedacht, par Koen Geens, Louvain, Lannoo Campus, 2023, 280 pages, 22,50 euros.

    15 février 2022.

    Dimanche à l'Ancienne Belgique, c'était Arno worst ou sa dernière représentation. Il vit maintenant. Il a chanté dix-sept chansons avec Stromae, pour sortir ce soir. Il faut le faire. Lorsque nous avons célébré ma mère à son enterrement, ma dernière phrase a été : « Dans les yeux de ma mère, il y aura toujours une lumière ». Il y aura. Les mères ne meurent pas. Arno non plus.

    Du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2022, Koen Geens a consigné régulièrement des textes de 5 à 10 lignes, que lui inspirait l’actualité. En 2023, à l’occasion de l’édition du liber amicorum qui lui a été dédié, il a eu la bonne idée de les publier.

    Bon, le titre Pensée (tiens pourquoi au singulier ? j’imagine qu’il y a là une particularité du néerlandais qui m’échappe) peut paraître un peu prétentieux, mais « Journal » l’aurait-il été moins ?

    C’est en tout cas une belle occasion de parcourir ces années qui ont vu les crises se succéder. La fin d’Obama, Trump, Biden… mais aussi l’époque où Koen Geens fut lui-même ministre de la Justice et où il entreprit sa vaste campagne de réformes législatives. Et les années Covid.

    Gedacht par Koen Geens | La Tribune

  • Rien ne va plus et Lettre à Dieu le Fils, de Jean-Denis Bredin

    Rien ne va plus, par Jean-Denis Bredin, Paris, Fayard, 2000, 214 pages, 15,30 euros.

    Lettre à Dieu le Fils, par Jean-Denis Bredin, Paris, Grasset, 2001, 126 pages, 14,45 euros.

    Auguste Poisson savait maintenant quelle était sa vocation, depuis le premier jour : il était né pour défendre les victimes.

    En rangeant la bibliothèque de mes parents, je suis retombé sur ces deux petits ouvrages écrits par Jean-Denis Bredin à l’aube de ce siècle, à l’époque où il était venu donner une conférence à Liège.

    Rien ne va plus est un recueil de nouvelles. Particulièrement cohérent. Douze personnages. Douze histoires. Douze dérives. Douze solitudes.

  • Personne morale, par Justine Augier

    Personne morale, par Justine Augier, Arles, Actes Sud, 288 pages, 22 euros.

    Où est donc votre fameuse justice ? On entend partout que pour être libres et voir ses droits respectés, il faut aller en Europe ; mais quelle différence finalement avec notre pays, dans lequel on peut être tués sans que personne ne s’en préoccupe ?

    Élise m’a dit qu’elle et les autres exploraient d’autres voies. Je ne sais pas. Sommes-nous vraiment exclus à cent pour cent ? J’ai quand même l’impression qu’il nous reste une petite chance…

    Romancière et essayiste française (elle a notamment obtenu le prix Renaudot en 2017 pour son ouvrage De l’ardeur, dans lequel elle raconte l’histoire de l’avocate et militante des droits humains syrienne Razan Zaitouneh, prix Sakharov et prix Anna-Politkovskaïa en 2011, prix Petra Kelly en 2014, disparue en 2013 et dont on est toujours sans nouvelle – sans doute a-t-elle été enlevée et exécutée par un groupe terroriste dissident, à moins que ce ne soit par la police de Bachar al-Assad), Justine Augier a suivi le travail d’une équipe de jeunes juristes – presque toutes des jeunes femmes, cela doit être souligné – qui se sont lancées dans une croisade contre cet ex-fleuron de l’industrie française (il est aujourd’hui une filiale du groupe Holcim), qui n’a donc pas hésité à financer des groupes terroristes pour tenter de protéger les intérêts de ses actionnaires.

  • Rocio Torres Bobadilla, avocate en danger

    Spécialisée dans la défense de l'environnement et des droits humains, chercheuse et rédactrice sur les questions liées à l'environnement, aux droits de la nature, aux entreprises et au droit au développement, Rocio Torres Bobadilla a représenté des communautés paysannes, afro-descendantes et indigènes, ainsi que des syndicats, dans des procès contre de grandes multinationales. Elle a fait partie de l'équipe de juristes qui a promu la reconnaissance du premier fleuve doté de droits en Amérique latine (le troisième au monde), le Rio Atrato.

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