Suivez mes commentaires sur l'actualité de la justice et des barreaux

  • Un an dans la forêt et S'en aller, par François Sureau

    Un an dans la forêt, par François Sureau, Paris, Gallimard, 2022, 93 pages, 12,5 euros.

    S’en aller, par François Sureau, Paris, Gallimard, 2024, 188 pages, 21 euros.

     

    Quand tu aimes, il faut partir.

    Auditeur au Conseil d’État, avocat, écrivain, premier rédacteur des statuts du parti En marche, fondé par Emmanuel Macron, académicien, …, François Sureau a aussi été légionnaire.

    Comme Blaise Cendrars, auquel il consacre ce court récit, Un an dans la forêt.

    En 1938, alors âgé de 51 ans, Cendrars s’amourache d’Élisabeth Prévost, de 24 ans sa cadette, une belle et riche aventurière (elle a déjà traversé l’Afrique plusieurs fois et vient - semble-t-il, car quelle est la part de la légende ? - de s’occuper de l’importation en Espagne d’une race de lapins français, le Fauve de Bourgogne).

    Il la rejoint dans ses Ardennes natales, aux confins de la Belgique. 

    "Un an dans la forêt" et "S’en aller", par François Sureau | La Tribune

  • Ramon Cadena Ràmila, avocat en danger

    Aujourd’hui âgé de 70 ans, Ramon Cadena est un éminent avocat guatémaltèque reconnu internationalement pour son travail dans la défense des droits humains, en particulier dans les affaires liées aux droits des peuples et des communautés autochtones, aux droits fonciers et à la justice environnementale. Il a été directeur de la Commission internationale des juristes (CIJ) pour l'Amérique centrale pendant plus de 14 ans, soutenant plusieurs organisations de défense des droits humains et groupes de défense juridique au Guatemala. En 2016, son domicile a été perquisitionné.

  • Abubakr Mansour Abdela, avocat en danger

    Défenseur des droits humains, Abubakr Mansour Abdela fournit une assistance juridique et un soutien à sa communauté. Après le déclenchement de la guerre au Soudan en 2023, il est resté dans sa ville natale et a apporté une aide humanitaire en distribuant gratuitement des médicaments provenant de l'entreprise pharmaceutique de son frère. Tout au long de sa carrière, Abubakr Mansour Abdela a résisté pacifiquement au mouvement islamique et s'est opposé à la guerre au Soudan.

  • Après Dieu, de Richard Malka

    Après Dieu, par Richard Malka, Paris, Stock, 2025, 220 pages, 19,5 euros.

    Je respecte absolument toutes les religions dès lors qu’elles ne cherchent pas à régenter la vie publique, ne limitent pas la liberté de la presse, ne criminalisent pas le rire, ne psalmodient pas des prières au Parlement, ne considèrent pas les femmes comme n’ayant leur place nulle part dans l’espace public sauf cachées, ne les brûlent pas vivantes quand elles sont considérées comme déviantes, ne discriminent pas les minorités, n’interdisant pas les enseignements scientifiques, artistiques ou historiques, ne vident pas les bibliothèques sous prétexte de ne pas offenser les croyances, n’aboutissent pas au règne de l’arbitraire, au puritanisme assuré par une polices des mœurs, à la polygamie, à l’obscurantisme, à l’exclusion de tout ce qui est différent et, en définitive, à une nouvelle ère médiévale.

    Dieu est une arme de destruction massive. Oui, mais, après Dieu ?

    La collection « Ma nuit au musée » invite différents auteurs à se retirer une nuit dans le musée de leur choix, seuls, puis à écrire une œuvre qui leur sera dictée par cette expérience. Ils sont déjà une vingtaine à s’être prêté à l’exercice parmi lesquels Léonor de Récondo, Leila Slimani ou Enki Bilal.

  • Sophia, par Eléonore de Duve

    Sophia, par Éléonore de Duve, Paris, Corti, 2025, 87 pages, 16 euros.

    Sa grand-mère lui offre une fortunelle, son regard d’or et doux dans un écrin. Elle fut joaillière puis bibliothécaire, assistante sociale. Elle crée des rivières, en vue de passer liquidement de l’une à l’autre. Elle a demandé les livres de la chambre et, puisqu’ils étaient lourds, Sophia les a pris un par un. L’après-midi, oubliant les phrases de l’émission, les cognements, la vieille parcourt la Torah, le Coran, la Bible, la Veda, elle entrecroise des versions de l’humanité, relève les yeux chrysolithes pour dire à Sophia un mot vide, retenu par cœur : « Œcuménisme. » Ce faisant, elle modifie le mot, l’élargit, à plus grand que lui et à bien plus grand qu’elles.

    D’une écriture stricte et plastifiée, entourée de symboles, insistant sur le « P », en le dessinant large, le grand-père consignera un vœu funèbre : « PAS de prêtre ou autre marsupial ».

    L’écriture d’Éléonore de Duve n’est pas « facile ». Il y a des mots rares, des ellipses, des métaphores, des tournures inhabituelles, une forme à nulle autre pareille. Peut-on parler d’écriture « déconstruite » ? Ou « reconstruite » ?

    Cela m’avait rebuté lors de la lecture de son premier roman, Donato.

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