Suivez mes commentaires sur l'actualité de la justice et des barreaux

  • Découvrez ce sein que je voudrais voir... - Mot du président - 04/02/2016

    L’enquête « J’aurais 40 ans en 2025 » à laquelle nous venons de vous inviter à participer le révèle indiscutablement : vous vous estimez insuffisamment informés sur ce qui se trame au sein d’AVOCATS.BE. C’était aussi le sens général des critiques que François Viseur, l’orateur de la séance de rentrée de Bruxelles, dirigeait contre nos institutions.

    Qui sommes-nous ? Que faisons-nous ? Comment et avec qui ?

    Pourtant, nous avons le sentiment de ne pas ménager nos efforts pour assurer la transparence :

         - Depuis près de dix ans, tous les procès-verbaux des assemblées générales sont accessibles à tous les avocats via notre extranet. Ils sont très complets et comprennent, en annexes, tous les rapports préalables sur la base desquels travaille l’assemblée. D’accord, il y manque un moteur de recherche performant. Voilà une amélioration qui est relativement simple à mettre en œuvre.

         - Depuis quatre ans, notre Tribune, devenue bimensuelle, contient une rubrique « En direct de l’A.G. » qui résume les principales décisions adoptées. Et aussi les chroniques d’actualités législatives et européennes élaborées par nos spécialistes. Et nous diffusons aussi des Tribunes flash dès qu’une information essentielle doit vous être communiquée ;

  • Quels nouveaux horizons pour l'interprofessionalité ?

    J'ai participé, ce deux février 2016, à la Journée de l'innovation dans le monde du droit et du chiffre organisée par Le monde du droit.

    Voici le powerpoint que j'ai utilisé à cette occasion.

    Le point sur la situation en Belgique, à la veille de l'adoption par AVOCATS.BE d'un nouveau règlement sur les participations externes au capital des cabinets d'avocats et sur les associations multidisciplinaires.

  • Un instant appuyé contre le vent, par Lionel Jung-Allégret

    Un instant appuyé contre le vent, par Lionel Jung-Allégret, Tulle, Al Manar, 2014, 78 pages, 18 €.

     

    Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
    Le cœur gros de rancune et de désirs amers,
    Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
    Berçant notre infini sur le fini des mers…

    Brillante variation sur Le voyage de Charles Baudelaire, Un instant appuyé contre le vent, long poème en prose de notre confrère parisien Lionel Jung-Allégret, troisième volet d’une trilogie inaugurée par Écorces et continuée par Parallaxes, pose un regard désenchanté sur le parcours de nos vies.

    Richement illustré par les encres de Jean Anguera, il nous accueille au cri initial pour nous mener jusqu’au souffle final. Pour quoi ?

    « Avancer

     

    lèvres ouvertes

    à même les lèvres de la terre,

     

    Avancer

    vers ce qui se tait.

     

    Dans le désordre étincelant et sans cesse incertain de chaque jour ».

     

    Le désenchantement d’un monde sans transfiguration, sans transcendance, sans transe. Où nous sommes seulement hommes, rien qu’hommes. Sur terre. Pour un instant. Avec le vent qui siffle.

     

    « Et s’il fallait avancer ainsi.

     

    Fièrement,

  • 24 heures chrono

    En Belgique, aujourd’hui, nul ne peut être privé de sa liberté sans une décision motivée, signée par un juge d’instruction, qui précise quelle absolue nécessité pour la sécurité publique justifie sa détention.

    Depuis quatre ans, ce délai de vingt-quatre heures peut être prolongé, une seule fois, pour une durée supplémentaire de vingt-quatre heures maximum, par une décision qui précise, d’une part, les indices sérieux de culpabilité relatifs à un crime ou un délit qui pèsent sur la personne privée de liberté et, d’autre part, les circonstances particulières qui justifient cette prorogation.

    Au prétexte de la lutte contre le terrorisme, le gouvernement voudrait aujourd’hui restreindre considérablement cette garantie fondamentale pour l’ensemble de nos citoyens.

    Il s’agirait de porter le délai de base de 24 à 48 heures et de l’allonger à 72 heures lorsque les personnes privées de leurs libertés sont soupçonnées d’actes terroristes.

  • Si vis pacem... Mot du président - 07/01/2016

    Exit MMXV, annus horribilis…

    Bonjour 2016, porteuse d’espoirs et, croyons-y, de joies.

    Mais surtout porteuse de défis.

    Pour nous citoyens, qui avons vu les symboles mêmes de notre civilisation attaqués, foulés au pied, niés.

    Pour nous avocats, qui sommes confrontés, d’une part, à une ambitieuse mais restrictive réforme de la justice, d’autre part, à une profusion de projets, souvent d’origine européenne, qui mettent en cause les bases de notre profession (disparition des professions libérales, désormais intégrées dans la notion d’entreprise ? négation de leur spécificité et, dès lors, soumission de celles-ci à toutes les règles applicables aux commerçants, en ce compris faillite et P.R.J. ?).

    Pour nous avocats francophones et germanophones de Belgique, affrontés aux défis de l’informatique, de la mise en place de plateformes de services nous permettant de nous connecter avec les greffes, les services d’enquêtes, le registre national, les fichiers divers, d’utiliser/domestiquer des intelligences artificielles pour résister à ce mouvement que l’on appelle l’ubérisation de notre société.

  • Marie-Neige, Anna et quelques autres…, par Michel Westrade et Jean-François Van Haelmeersch

    Marie-Neige, Anna et quelques autres…, par Michel Westrade et Jean-François Van Haelmeersch, Tournai, 2014-2015, 6 petits volumes réunis en un coffret, 282 pages, 70 €[1].

     

    … Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre …

    Qui sont ces femmes que Michel Westrade recherche, comme s’il voulait en exorciser le souvenir ? Marie-Neige, Marie, Sarah, Anna…

    Il y a celle qui n’a pas vécu, qui aurait pu être sa grande sœur, qu’il recherche dans les caves d’un Palais de justice, dans les pages jaunies de vieux registres d’état civil.

    Il y a celle qui a dit « oui » à un ange, devenant par là-même la mère de tous.

    Il y a celle qui est morte dans ses bras, peut-être par sa faute, et son reflet, dont on a retrouvé un matin le corps sur la plage, rejeté par la marée.

    Il y a l’amante perdue, qu’il recherche dans les forêts et campagnes d’Ombrie en suivant les chemins qui ne mènent pas à l’oratoire Notre-Dame des Grâces.

    Il y a la mère qu’il n’a pas connue, morte trop tôt, morte en secret, morte mystérieusement, dans le silence de l’omerta.

  • 2015 - Mot du président - 17/12/2015

    Ce ne fut pas une année facile.

    Entre Charlie et Paris, entre crise financière et COP21, entre la misère des réfugiés et la terreur des massacres, entre Boko Haram et les prémices d’un nouveau génocide au Burundi.

    Des avocats assassinés, emprisonnés, harcelés, menacés, poursuivis, … rien que parce qu’ils sont avocats et qu’ils font leur métier avec cœur et courage.

    Une intense activité législative, accompagnant une politique de restriction des budgets, qui frappe tout, mais particulièrement la justice. Des projets de réforme qui, je le pense sincèrement, partent de la volonté d’améliorer (voire de sauver) la justice en en accélérant le cours, en en diminuant le coût, en la rendant plus simple, plus efficace, plus prévisible, moins douloureuse, mais qui touchent parfois à des équilibres instables au risque d’en provoquer l’effondrement.

    Aussi des moments de solidarité, de fraternité et d’espoir. Des mains qui se tendent vers les réfugiés, des mains qui se lèvent pour résister, des mains qui se rencontrent et se nouent pour marquer le refus de la violence.

    Restons donc imprégnés des leçons de cette année mais, surtout, regardons devant nous.

    Demain commence aujourd’hui.

    Il faut réformer la justice. Il faut faire progresser l’avocature. Il faut défendre notre modèle de société. Il faut défendre nos valeurs. Il faut la paix.

    « Il », ce n’est pas « on », c’est « nous », c’est « vous ».

  • Les grands procès de l'histoire - De l’affaire Troppmann au procès d’Outreau, par Emmanuel Pierrat

    Les grands procès de l’histoire – De l’affaire Troppmann au procès d’Outreau, par Emmanuel Pierrat, Editions de la Martinière, 2015, 176 pages, 39,90€.

     

    Vincent de Moro Giafferi se lève. « Vous accusez mon client de dix crimes. Mais, monsieur l’avocat général, vous ne nous présentez aucun corps. D’ailleurs, l’une des prétendues victimes a été retrouvée. Elle va entrer dans cette salle ».

    Stupeur. Silence. Des centaines d’yeux se braquent sur la porte d’entrée de la Cour d’assises. Rien ne bouge. Moro Giafferi triomphe. « Vous voyez : vous y avez tous cru. Tous vous avez regardé cette porte. C’est la preuve que vous n’êtes pas certains de la culpabilité de Landru ».

    Et l’avocat général de répondre : « Oui Maître, tous nous avons regardé cette porte. Tous, sauf un. Landru lui-même ».

    Extraordinaire passe d’armes (je veux dire « de mots ») !

    Emmanuel Pierrat, le brillant avocat parisien qui est aussi le principal fournisseur de cette chronique, fait revivre dix-huit grands procès. Défilent Dreyfus, Violette Nozière, Stavisky, Brasillach, le docteur Petiot, Dominici, Marie Besnard, Goldman, le petit Grégory, Omar Raddad, Maurice Papon,… Et une série de grands avocats : Labori, Isorni, Floriot, Pollak, Tixier-Vignancour, Damien, Halimi, Lévy, Badinter, Leclerc, Vergès, Varaut, Klarsfeld, Dupond-Moretti, et tant d’autres.

  • Courteslignes, le site du texte court

    Courteslignes, le site du texte court, sous la direction de Jehanne Sosson

     

    « Canicule. Sale temps, sale mot, sale impression.

    La canule n’est pas loin et la canisette non plus.

    La mort par épuisement, étouffement, asphyxie, déshydratation rôde du Pakistan à l’Europe.

    Le Ramadan est de la partie et achève les plus faibles qui ne devraient pas jouer à la roulette islamique quand la santé est en danger… ».

    Pareil pour moi : les canicules ne m’emballent pas.

    Ainsi commence la courte nouvelle Canicule citoyenne que Daniel Simon a mise en ligne sur le site du texte court, qu’a lancé Jehanne Sosson : http://www.courteslignes.com/.

    Une vingtaine d’auteurs ont déposé de courtes nouvelles sur le site. Parmi eux, outre Jehanne Sosson (son dernier texte s’intitule Péage mais elle en a déposé une bonne dizaine. Je vous conseille particulièrement Appelez-moi « Maîtresse »), Hippolyte Wouters ou Jean Van Hamme (oui, l’homme des B.D.).

    C’est toujours délicieux, amusant, spirituel. Jouer avec les mots, avec élégance et humour, pour toucher notre quotidien, se moquer ou démystifier.

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