Le procès du dragon, par Emmanuel Pierrat
Posté le 12/03/2015Le procès du dragon, par Emmanuel Pierrat, Paris, Le Passage, 2015, 144 p., 16€.
Sous l’ancien régime, on ne faisait pas seulement des procès aux sorcières[1] et aux hérétiques.
On n’hésitait pas non plus à traduire en justice des animaux.
Soit il était possible d’appréhender l’auteur du crime, un taureau qui avait tué un fermier, un porc ou un chien qui avait surpris un enfant dans son sommeil, et il était cité devant la justice séculière[2].
Soit l’animal criminel était insaisissable – des fourmis, des sauterelles, des termites, des chenilles, des limaces, voire des tourterelles - et leur sort était alors confié à la justice ecclésiastique, chargée de les excommunier, de les exclure du grand-œuvre divin[3].