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Faire d'anciens braconniers de bons gardes-chasses ? - Mot du président - 29/10/2015

Il y a quelques jours, dans les circonstances qui sont relatées dans la Tribune n°81, AVOCATS.BE a obtenu la fermeture du site Avocat-en-ligne.be, exploité par – il ne faut pas tourner autour du pot - un braconnier du droit.

Le 21 octobre 2015, j’étais précisément invité à prendre la parole sur ce thème (et quelques autres), par l’Incubateur du barreau de Paris à l’occasion d’un colloque qu’il organisait sur Les nouveaux business models du droit.

Au centre des préoccupations de nos confrères français, la prolifération de plateformes de services juridiques, lancées sur le net par diverses legal startups.

Certaines, comme Avocat-en-ligne.be, sont infréquentables. Elles ne respectent rien, ni les consommateurs, ni les principes fondateurs de notre profession : la prohibition des conflits d’intérêts, le secret professionnel, l’indépendance, la loyauté, l’honnêteté… Elles doivent être combattues.

Mais d’autres ont le souci de respecter nos règles, au point que la prestigieuse Commission de déontologie du barreau de Paris a été prête à les adouber. L’une d’elles, Captain contrat, a développé un site qui contient une série d’informations générales et de formules, mises à la disposition du public, puis renvoie à des avocats spécialisés (et affiliés) pour tout ce qui concerne la personnalisation du conseil et, évidemment, le contentieux. Les tarifs sont clairs. Ils n’excèdent pas les limites de la juste modération. Ce qui est facturé aux consommateurs est la rétribution, d’une part, du service technique rendu, d’autre part, des conseils juridiques prodigués. Il n’est pas question, en l’occurrence, d’honoraires de présentation déguisés.

D’autres initiatives ont été décrites. Le barreau de Paris mettra en ligne, dans les jours qui viennent, une plateforme dédiée aux actions collectives. Un avocat d’Aix-en-Provence annonçait comme imminente le lancement de sa propre plateforme, à laquelle il a consacré tout son temps de travail pendant les six derniers mois.

En voilà qui agissent.

Développement des techniques de la communication et respect de la déontologie ne sont pas incompatibles.

Ce que font ces avocats précurseurs, seuls ou au sein de leurs Ordres, pourquoi ne pourrions-nous pas le faire aussi, ensemble ? Ce que font ceslegal startups, pourquoi ne serions-nous pas capables de le faire nous-mêmes ? Et pourquoi ne pourrions-nous pas le faire en collaboration avec elles ?

Leur expertise technique et notre savoir combinés au service de nos clients, n’est-ce pas le triple gagnant parfait ?

C’est sur ces pistes que travaille le groupe « L’avocat augmenté » qui poursuit son effort dans la lignée du congrès #Agissons.

L’avenir n’appartient pas nécessairement aux braconniers. Il ne tient qu’à nous de prendre leur place. Sans gêne, avec l'entrain adéquat.

#Agissons,