Les enfants du droit, par Bruno Dayez et Stéphanie Manneh
Posté le 13/06/2019Les enfants du droit, par Bruno Dayez et Stéphanie Manneh, Bruxelles, 2019, Samsa, 192 p., 18 €.
Nous ne croyons plus que notre bonheur dépend de notre conformisme à un modèle préétabli. Ni qu’il consiste à occuper le rôle que d’autres (État, école, église, famille…) nous ont assigné dès avant notre naissance. Nous n’admettons plus que les lois empiètent sur l’espace de notre liberté en prétendant nous dicter ce que serait notre bien … Le glas de l’hétéronomie a sonné : dorénavant, nous revendiquons la liberté absolue d’être nous-mêmes en choisissant qui nous voulons être, en étant les seuls garants de notre propre bonheur, les uniques maîtres de notre destin, totalement autonomes.
Le droit enregistre ce déclin des idéaux collectifs : la place de « l’intérêt général » ne cesse de se rétrécir … au total se façonne petit à petit une nouvelle idéologie : celle de l’individu souverain, n’ayant de comptes à rendre à personne, concevant son propre bien comme il l’entend … comme s’il était en vérité seul au monde.