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Sans la liberté, par François Sureau

Sans la liberté, par François Sureau, Paris, Tracts.Gallimard, 2019, 62 p., 3,9 €.

Que les gouvernements, celui d’aujourd’hui comme les autres, n’aiment pas la liberté, n’est pas nouveau. Que des populations inquiètes du terrorisme ou d’une insécurité diffusent, après un demi-siècle passé sans grandes épreuves et d’abord sans guerre, ne soient pas portées à faire le détail n’est pas davantage surprenant. Mais il ne s’agit pas de détails. L’Etat de droit, dans ses principes et ses organes, a été conçu pour que ni les désirs du gouvernement ni les craintes des peuples n’emportent sur leur passage les fondements de l’ordre politique, et d’abord la liberté. C’est cette conception même que, de propagande sécuritaire en renoncements parlementaires, nous voyons depuis vingt ans s’effacer de nos mémoires sans que personne ou presque ne semble s’en affliger.

François Sureau, avocat à Paris, en charge notamment des recours exercé par la Ligue des droits de l’homme devant le Conseil constitutionnel contre toutes les lois liberticides[1], est un peu devenu Monsieur Libertés. Il n’a de cesse de traquer tous les reculs, toutes les restrictions que l’on nous impose au prétexte de la nécessité d’assurer notre sécurité. Et il observe que, le plus souvent, il ne s’agit bien que de prétextes : nécessité d’assurer notre sécurité il y a, bien sûr ; mais il est rare que les restrictions que l’on impose à notre liberté aient, à cet égard, une quelconque efficacité.



[1] Voyez Pour la liberté, que j’ai eu le plaisir de commenter en 2018.

 

http://latribune.avocats.be/sans-la-liberte-par-francois-sureau/