Jacques Vergès, l’ultime plaidoyer, entretien avec François Dessy
Posté le 20/11/2014Jacques Vergès, l’ultime plaidoyer, entretien avec François Dessy, l’Aube, 2014, 176 p., 16,80 €.
Pourquoi les avocats sont-ils si redoutés, au point que les dictateurs ne cessent de les menacer, de les emprisonner, de les exécuter, de les assassiner ?
Sans doute parce qu’ils brisent les lignes. Celles qui séparent le vrai du faux, l’innocence de la culpabilité, le bien du mal.
« Le mot ‘humanité’ au singulier désigne à la fois le genre humain dans sa totalité et le sentiment de compassion que chacun doit éprouver pour tous ses semblables. S’il est un mot qui exclut l’exclusion, c’est bien celui-là. L’humanité c’est tous ou personne », dit Jacques Vergès.
Vergès les a défendu tous, les héros et les criminels. Mais où est la ligne qui sépare les uns des autres ? Est-ce seulement la victoire qui les distingue ? Les auteurs de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen sont aussi ceux qui ont fait régner la terreur. Benjamin Franklin est du camp de ceux qui ont massacré (génocidé ?) les indiens. Où classer Mandela, le Che, Mao, Ali Bhutto, Omar Bongo, Laurent Gbagbo, Barbie, Carlos ? L’histoire a dit. L’histoire dira. Mais est-elle un juge intègre ?