Les droits de l'homme sont solubles dans la haine - Mot du président - 03/09/2015
Posté le 03/09/2015La crise des migrants – puisque c’est par cet affreux mot qu’il semble convenu de l’appeler – fait vaciller notre modèle de société. Sous la prétendue pression que l’actuel afflux de réfugiés exerce sur nos pays, nous en venons à oublier, et les principes fondamentaux sur lesquels nous avons construit nos démocraties, et des évidences solaires.
Au rang des secondes, il faut rappeler que les pauvres gens qui sont aujourd’hui jetés sur les routes, livrés aux mains des passeurs, exploités, rançonnés, entassés dans des cales de bateau ou des compartiments frigorifiques, enfermés derrière des barbelés (tiens cela nous vous rappelle rien), sacrifiés, ne le sont que parce nous, occidentaux, avons été porter l’exploitation, la déstabilisation et la mort chez eux. Certes, nous ne sommes pas responsables de tout. Sans l’intervention américano-anglaise en Irak, la Syrie ne serait pas aujourd’hui un Eden. Sans la colonisation (et la décolonisation), l’Afrique ne serait pas aujourd’hui un continent de paix et de fraternité. Mais il faut reconnaître que, bien plus que la civilisation, c’est la pauvreté, l’exploitation, la mort et l’indignité que nous avons apportées dans ces pays.
Rappelons d’ailleurs que, parmi ceux qui détruisent des temples, qui asservissent et violent des femmes, qui pillent et qui incendient, qui trucident et qui décapitent, il y a des jeunes qui viennent de chez nous, et pas si peu.