Défense légitime, par Véronique Sousset, Éditions du Rouergue, 2017, 135 p., 16 €.
"Quiconque lutte contre un monstre devrait prendre garde dans le combat à ne pas devenir monstre lui-même. Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour".
C'est pas du Bashung, ça mon pote, c'est du Nietzsche (et ça, c'est du Renaud).
Pourquoi défendre un monstre, celui qui a commis l'innommable, l'indicible, le pire : tuer son propre enfant, sa petite fille, en lui fracassant la tête contre une baignoire, après une escalade de cruautés ?
"Parce que tout être humain à le droit d'être défendu au nom des lois de la République, de ses valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité. Et si défendre n'était pas excuser, ni trouver des circonstances atténuantes, mais expliquer, donner du sens, guider sur le chemin escarpé de la vérité, pour juger en connaissance de cause, surtout quand la peine encourue est lourde ? ... Et s'il n'y avait pas de monstre, juste un homme, derrière la monstruosité des faits ?"
Véronique Sousset a d'abord été directrice de prison, avant de passer de l'autre côté des barreaux. Elle était avocate depuis peu lorsqu'elle a accepté d'être commise d'office pour défendre ce père infanticide dont le seul nom suffisait à révulser toute sa ville, en ce compris ses codétenus. Elle témoigne.