Droits de l'homme

Pour la liberté, par François Sureau

Pour la liberté, par François Sureau, Tallandier, 2017, 80 p., 7,90€.

 

« Le système des droits n’a pas été fait seulement pour les temps calmes, mais pour tous les temps. Rien ne justifie de suspendre de manière permanente les droits du citoyen. Cela n’apporte rien à la lutte contre le terrorisme. Cela lui procure au contraire une victoire sans combat, en montrant à quel point nos principes étaient fragiles ».

François Sureau n’est pas seulement le brillant écrivain dont je vous ai déjà commenté plusieurs ouvrages[1], il est aussi avocat au Conseil d’état et à la Cour de cassation de France. Et en cette qualité, il a été amené à plaider à trois reprises devant le Conseil constitutionnel, en qualité de conseil de la Ligue des droits de l’homme, pour contester, chaque fois avec succès, des lois liberticides adoptées à la hâte par un gouvernement socialiste affolé par une menace terroriste qui lui fit perdre tous ses repères (voire toute son essence). Nous savons que cela ne lui a pas valu du bien …

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Remise du prix des droits de l'homme 2017 du CCBE à Me Zaza Khatiashvili

Ce 24 novembre 2017, au cours de l'assemblée générale du C.C.B.E., j'ai eu l'honneur de remettre le prix des droits de l'homme 2017 au président du barreau de Géorgie, Maître Zaza Khatiashvili.

Maître Zaza Khatiashvili est le fondateur du premier syndicat d'avocat Géorgien et de barreau de Géorgie. Il en a été le premier président et achève son deuxième et dernier mandat de quatre ans à la tête de ce barreau.

Il fut le premier avocat Géorgien à porter (et avec succès) un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme. Il en a défendu plusieurs autres par la suite.

Grand défenseur des avocats, tant dans son pays que dans ceux qui l'environnent, il a milité pour obtenir la libération de ceux qui étaient emprisonnés en raison de l'exercice de leur métier et pour obtenir le respect de leurs droits et de ceux des justiciables (notamment en obtenant que les avocats aient le droit à des entretiens confidentiels avec leurs clients détenus).

En 2015, le président de la République de Géorgie lui a remis la Médaille d'honneur de son pays, reconnaissant ainsi ses immenses mérites.

L'intérêt de l'enfant, par Ian McEwan

L’intérêt de l’enfant, par Ian McEwan, Gallimard, 2015, réédité dans la collection folio, 2017, 238 p., 7,2 €.

« D’accord. Une rixe entre adultes consentants. A quoi bon remplir les prisons de types comme eux ? Gallagher a donné deux coups de poing sans conséquence et lancé une canette de bière. Deux ans et demi de détention. La mention « coups et blessures volontaires » portée sur son casier judiciaire, pour des délits dont personne ne l’a accusé. Ils l’envoient dans cette unité pour jeunes délinquants, tu sais, dans la prison de Belmarsh. Je suis allé là-bas plusieurs fois. D’après leur site web, il y a une « centre de formation ». Foutaise ! J’ai eu des clients enfermés dans leur cellule vingt-trois heures sur vingt-quatre. Chaque semaine, des cours sont annulés. Manque de personnel, disent-ils. Ce Cranham avec son air faussement las, qui se prétend trop irritable pour écouter qui que ce soit. Qu’est-ce qu’il en a à faire du sort de ces garçons ? Jetés dans des pourrissoirs où ils s’aigrissent, deviennent de vrais délinquants … ».

Dans les prétoires, sur les marches du prétoire, hors du prétoire : la liberté d'expression de l'avocat

Jean-Pierre Buyle et moi commentons l'arrêt Morice de la Cour européenne des droits de l'homme, prononcé le 23 avril 2015.

Nous faisons le point sur les différents aspects de la liberté d'expression de l'avocat.

Cet article a été publié dans la Revue critique de jurisprudence belge, 2017, pp 5 - 67. 

Dialogues déchirés

23 juin 2016. Bruxelles. Sommet européen. Dans la cité interdite. Après avoir contourné la muraille de chaines. Une longue marche …

En ma qualité de président du Comité des Droits de l’homme du Conseil des barreaux européens (C.C.B.E.), je suis invité à participer à une partie du dialogue que l’Union Européenne entretient avec la Chine sur la question des droits de l’homme.

Les francs-maçons sous l'occupation, par Emmanuel Pierrat

Les francs-maçons sous l’occupation, entre résistance et collaboration, par Emmanuel Pierrat, Albin-Michel, 2016, 365 p., 24,70 €.

« Monsieur le Bâtonnier,

Je suis appelé. Je vais probablement mourir. Je suis venu ici comme avocat. Je mourrai, j’espère dignement, pour ma Patrie, ma Foi et mon Ordre.

Dites à mes confrères que je les remercie des honneurs qui ont accompagné ma vie professionnelle.

J’en emporte une juste fierté.

Je vous recommande mon fils.

Je finirai en soldat de la France et du droit que j’ai toujours été ».

Pierre Masse était sénateur, avocat, fils d’avocat, petit-fils de bâtonnier. Son frère est mort au champ d’honneur en 1916, comme son gendre et son neveu, en 1940.

Mais il était aussi juif. Il est mort à Auschwitz, après avoir été arrêté le 21 août 1941, dans une des rafles qui précédèrent celle, tristement célèbre, du Vel d’hiv’.

C’est du camp de Drancy qu’il écrit cette dernière lettre. Il mourra debout, comme combien de ses compatriotes.

Emmanuel Pierrat nous livre son portrait, son histoire, ainsi que celles de dix autres acteurs de cette horrible guerre. Ils sont tous liés à la franc-maçonnerie, soit qu’ils la combattirent, soit qu’ils la servirent. Les régimes nazi et vichyste tentèrent en effet de l’éradiquer. Il leur fallait abattre le « complot judéo-maçonnique » …

Crime d'innocence, par Antoinette Chahine

Crime d’innocence, par Antoinette Chahine, Editions Dar An-Nahar, 2007, 136 p., 13€.

 

« Je livre ce témoignage comme une goutte d’eau à la mer. Puisse-t-il donner courage à ceux qui n’espèrent plus. Puisse-t-il servir à changer les mentalités dénaturées dans ce pays que la guerre broie encore en sourdine, où l’on frappe pour un oui, pour un non, où l’on torture encore en secret, où l’intolérance n’a pas encore fini de faire ses ravages. Puisse-t-il permettre à mes enfants Joya et Rawad de vivre des jours meilleurs. Les souffrances de leur mère en seraient merveilleusement justifiées ».

1994. Antoinette Chahine a 22 ans. Elle est étudiante en droit à l’Université de Beyrouth. Elle est la benjamine d’une famille chrétienne qui comprend huit enfants. Ils vivent à Kfarhabida, un petit village au nord de Beyrouth. Son frère Michel, de vingt et un ans son aîné, a été tué quelques années plus tôt. Il était gendarme. Depuis, bien sûr, ses frères Antoine et Jean militent au sein de leur communauté, dans un pays où la guerre n’a de cesse. Les accords de Taëf ont impliqué la dissolution des milices. Jean est donc devenu hors-la-loi. Il s’est exilé en Australie.

Jacques Henry (1927-1987)

Jacques Henry, un souffle qui nous porte depuis 30 ans

Le 1er avril 1987, le bâtonnier Jacques Henry était tué lors d'une fusillade au Palais de justice de Liège.

Trente ans après, les avocats se souviennent. Le 29 mars 2017, un cérémonie d'hommage a eu lieu au Palais de Justice. Deux jours plus tard, la J.L.M.B. lui dédiait un numéro spécial, consacré au droit de la jeunesse.

Les textes publiés en ces deux occasions sont reproduits dans la brochure annexée. Nous les devons aux plumes de François Dembour, bâtonnier du barreau de Liège, Michel Mersch, ancien bâtonnier du barreau de Liège, associé de Jacques Henry, Pierre Defourny, conseiller à la Cour d'appel de Liège, qui fut son dernier stagiaire, Jean-Pierre Buyle, président d'AVOCATS.BE, Dominique Matthys, président de l'O.V.B., Michel Van Doosselaere, qui était bâtonnier du barreau de Bruxelles en même temps que Jacques Henry l'était à Liège, Eric Lemmens, ancien bâtonnier du barerau de Liège, qui était à ses côtés lors de la fusillade, Patrick Henry, rédacteur en chef de la J.L.M.B., Cécile Delbrouck et Malvine Chapelle, ancienne présidente et présidente de la Commission jeunesse du barreau de Liège, et Françoise Tulkens, ancienne vice-présidente de la Cour européenne des droits de l'homme.   

Le nouveau Mécanisme de l’Union européenne pour la défense des avocats et défenseurs des droits de l’homme

Le nouveau Mécanisme de l’Union européenne pour la défense des avocats et défenseurs des droits de l’homme

Je suis un homme heureux.

Car je viens d’accomplir la promesse que j’avais faite à un ami, il y a un peu plus de huit ans. En novembre 2008, lors d’un colloque dont le titre était « Droit & dignité », à l’occasion de la rentrée du barreau de Liège, Mario Stasi, ancien bâtonnier de Paris, proposa la création d’un réseau de défense des avocats défenseurs des droits de l’homme.

Barcelone, le soleil, le droit des jeunes et la F.B.E.

Le bâtonnier Oriol Rusca

Barcelone, le soleil, le droit des jeunes et la F.B.E.

La rentrée de Barcelone c’est comme le printemps qui revient. On monte dans un avion sous la drache nationale et, trois heures plus tard, on mange des tapas sur une terrasse avec vue sur la Sagrada Familia …

Puis, il y a une séance de rentrée, un peu longuette. Défilent les stagiaires de l’année (heureusement représentés par deux d’entre eux, car ils sont un bon millier), les jubilaires de 25 (près de deux cent), 50 (plus de vingt-cinq) et 75 (ils sont encore trois !) années de pratique, ainsi que ceux auxquels le barreau rend un hommage spécial. Cette année, l’O.N.G. Proactiva Open Arms, qui tente de recueillir en mer un maximum de réfugiés, figurait au rang des lauréats, ce qui constituait une belle introduction aux travaux du lendemain.

Le samedi, après un banquet au cours duquel nous n’avons guère eu l’occasion d’éprouver la solitude, séance traditionnelle de travail. Les Trobades de Barcelona rassemblent les bâtonniers du monde depuis 1984 pour des échanges sur des sujets d’actualités. Depuis 1988, ils sont rebaptisés Mémorial Jacques Henry, en hommage à celui qui, à l’époque, avait soufflé au bâtonnier Antonio Plasencia l’idée de ces rencontres.

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