In memoriam, Maître Tahir Elçi - Mot du président - 03/12/2015
Posté le 03/12/2015Ils se croient des anges, ils ne sont que des démons.
Ils promettent le paradis, ils sèment l’enfer.
Ils parlent de Dieu, ils servent le diable.
Ils croient défendre l’Islam, ils ne font que porter la haine sur les musulmans, bien injustement pour l’immense majorité d’entre eux.
Cette fois, c’est sur un bâtonnier, Tahir Elçi, président de l’Ordre des avocats de Diyarbakir, qu’ils ont tiré.
Alors qu’il portait un message de paix. Il venait de déclarer « Nous ne voulons ici ni armes, ni attentats, ni opérations militaires… », au cours d’une conférence de presse où il dénonçait les destructions opérées quelques semaines plus tôt dans le quartier historique de Sur, situé à l’intérieur des murailles du cœur historique de Diyarbakir. Cette parole sera mythique. C’est bien.
Je l’avais croisé il y a deux mois, lors de la rentrée du barreau turc.
Il y a quelques semaines, Tahir Elçi, invité sur un plateau de télévision, s’était vu prier d’affirmer que le PKK était un mouvement terroriste. Il avait refusé en faisant observer que c’était incompatible avec sa mission de défenseur de certains membres de ce parti. Il avait été arrêté dans le courant de la nuit, dans les bureaux de l’Ordre des avocats de Diyarbakir. Le ministre de la Justice avait immédiatement annoncé qu’il serait traduit devant une Cour criminelle, avant même que son inculpation soit annoncée.