Suivez mes commentaires sur l'actualité de la justice et des barreaux

  • Rami Alleik, avocat en danger

    Rami Alleik est le président de l’ONG Mouttahidoun qui a été créée pour lutter contre la corruption qui sévit au Liban, tout particulièrement depuis quelques années. En cette qualité, il a déposé une plainte auprès de la procureure près la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, contre le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, et le PDG de la banque SGBL, Antoun Sehnaoui.

  • L'instruction, d'A. Bréa, et Corps défendus, de L. Heinich

    L’instruction, par Antoine Bréa, Montréal, le Quartanier, 2021, 320 pages, 21 euros.

    Corps défendus, par Laure Heinich, Paris, Flammarion, 2021, 256 pages, 18 euros.

     

    Pourquoi, Mariam ? Oui, pourquoi ? Mais c’est mon travail, non ? Je suis payé pour. On me fait confiance. (J’ai répondu comme ça chichement, médiocrement, les paupières basses, la vérité c’est que je ne savais pas trop bien moi-même. J’ai souri encore et je me suis tu. Mariam non plus n’a plus parlé. Il y a eu une gêne, alors j’ai relevé les yeux du fond de mon verre.) Vous savez, Mariam, vous allez rire parce que je ne suis pas vieux … mais il m’arrive de me sentir comme un de ces maniaques qu’inquiète la retraite parce qu’ils n’ont pas eu de vie sauf au bureau. De me sentir à un stade déjà racorni de l’existence – un stade où, si on n’est pas en entier les fonctions que la société nous donne, on ne sait pas qui on est, qu’est-ce qu’on fiche là. Pourquoi on se lève.

    Sur quoi enquête Patrice Favre, jeune juge d’instruction qui vient de prendre son premier poste dans un TGI de la banlieue parisienne ? Est-ce vraiment sur cette affaire sordide de meurtre (ou d’assassinat) d’un « pointeur » (entendez un pédophile) dans la prison où il venait d’être transféré ? Ou sur lui-même ?

     

  • Bertha Maria Deleon, avocate en danger

    Bertha Maria Deleon est une avocate salvadorienne.

    Bertha Maria Deleon est une avocate pénaliste qui défend les droits humains et, en particulier, les droits des femmes. Elle possède une vaste expérience en tant que représentante légale des femmes victimes de divers types de violences. Elle a également critiqué la gestion du gouvernement actuel du Salvador.

  • Théâtre I, par Robert Badinter

    Théâtre I, par Robert Badinter, Paris, Fayard, 2021, 290 pages, 23,10 euros.

    La leçon n’en sera que plus efficace. Tous ces réformateurs, avec leurs théories sur l’humanisation des peines, l’amendement des condamnés, ruineront la prison et – je n’hésite pas à le dire – corrompront l’Angleterre. Ce qu’il faut aux condamnés, c’est un travail harassant, un lit de planches et une maigre pitance. Ajoutez le silence et la discipline et vous avez une chance de les décourager de recommencer. Je dis bien une chance, parce que quand je vois tous ces vieux chevaux de retour, je pense que nous sommes encore trop bons avec eux.

    Et on dit que seules les mouches sont assez bêtes pour tenter mille fois de sortir de la pièce dont elles veulent s’évader en se frappant sur la même fenêtre, alors qu’il leur suffirait de se retourner pour filer par la porte ouverte qui se trouve derrière elle…

  • Des écoutes illégales dans un commissariat en Flandre orientale

    Dans un commissariat de Flandre Orientale, un local destiné aux entretiens entre les personnes en garde à vue et leurs avocats était sous écoutes.

    Le président d'AVOCATSBE et les bâtonniers francophones dénoncent cette atteinte brutale au secret professionnel, pilier de l'indépendance de la justice.

    Les droits des justiciables sont-ils encore essentiels en Belgique ?

    https://avocats.be/sites/default/files/Carte%20blanche%20d'AVOCATS.BE170521.pdf

  • Le voleur d'amour, par R. Malka + Idiss, par R. Malka et F. Bernard

    Le voleur d’amour, par Richard Malka, Paris, Grasset, 2021, 220 pages, 19,10 euros.

    Idiss, par Richard Malka et Fred Bernard, Paris, Rue de Sèvres, 120 pages, 20 euros.

    Il fait peur parce qu’il n’y a ni mensonge ni vérité en lui. Depuis toute petite, j’aime mentir. Pour rire, pour me protéger ou ne pas accabler, pour le plaisir d’inventer, pour embellir le monde ou jouir d’éprouver le pouvoir des mots. J’aime le mensonge et la vérité. Je crois que l’on ne parvient à la vérité qu’en traversant des forêts de mensonges, même à l’intérieur de soi. Autour d’Adrien, il n’y a ni chênes ni buissons. Il ne ment pas. Il cache ce qu’il est mais ne ment pas. Et je ne perçois aucune vérité en lui ; il est au-delà. S’approcher de lui, c’est avancer dans le noir, dans l’obscurité de sa lassitude.

    Qui est ce mystérieux Adrien von Gott qui semble à la fois si jeune et si vieux ? Qui dit être né à Venise au XVIIIe siècle mais dont il n’y a de traces nulle part ? Qui croit retrouver Clélia, la seule femme qu’il ait jamais aimée, il y a plus de deux siècles, en Anna, une newyorkaise qu’il vient de rencontrer sous le pont de Brooklyn alors qu’elle allait se suicider ?

    Roman de vampires. Roman d’amour. « Plus jamais la vie ne séparera ce que la mort peut unir » a écrit Shelley, qu’Adrien cite souvent.

  • Mémoire d'un juge trop indépendant, par Renaud Van Ruymbeke

    Mémoires d’un juge trop indépendant, par Renaud Van Ruymbeke, Paris, Tallandier, 2021, 304 pages, 20,90 euros.

    Ainsi qu’il soit de gauche ou de droite, le parti au pouvoir adopte le même comportement à l’égard de la justice : il entrave son action pour préserver ses propres intérêts.

    Qui ne connaît le juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke ? Celui qui est intervenu dans les affaires Boulin, Urba, frégates de Taïwan, Clearstream, Kerviel, Cahuzac, Karachi, Balkany, …, la terreur des hommes politiques.

    Ce n’est pas le premier ouvrage qui est consacré à ce juge d’instruction d’un courage exceptionnel. Mais celui-ci est écrit par lui-même, avec la collaboration de Jean-Marie Pontaut, auteur de très nombreuses autres enquêtes.

    Trop indépendant ? Peut-on, lorsque l’on est magistrat, être « trop » indépendant ? Dans l’esprit de certains politiciens, oui, manifestement. Il fut un temps, il est vrai, où - dérive typiquement humaine lorsqu’un système tourne sur lui-même ? – la corruption était devenue un mode de financement habituel des partis politiques. A tel point que, lorsque Mitterrand arriva au pouvoir, il se contenta de solliciter un rééquilibrage des contributions occultes d’Elf, sans remettre en cause le principe même de commissions qui avaient été érigées en système depuis la présidence du Général de Gaulle.

     

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