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Boule de juif, par Foulek Ringelheim
Boule de juif, par Foulek Ringelheim, Bruxelles, Genèse éditions, 2021, 136 pages, 17,5 euros.
L’antisémitisme, la guerre, l’extermination n’avaient fait que renforcer l’attachement de ma mère à sa judéité, elle était plus juive que jamais. Hitler avait décrété qu’Auschwitz serait notre terre promise : renier le judaïsme eût été parachever le projet nazi. Par un de ces paradoxes dont les enfants ont le secret, à force de m’entendre dire que j’étais un survivant, j’en étais arrivé à me croire immortel, immortel parce que juif.
Comment se construit un enfant pendant une guerre ? Pendant une guerre où les siens sont traqués pour être exterminés ? Une guerre qui force ses parents à la cacher, à le dissimuler dans un internat dans lequel les siens sont taxés de déicides ? Où, bien sûr, il voudrait être comme les autres, c’est-à-dire pas comme les siens ?
Guy Haarscher[1] et Paul Martens[2] ont déjà écrit tout le bien qu’il fallait penser de cette autobiographie posthume de Foulek Ringelheim, de son style, épuré mais élégant et imagé, de ce qu’il y a d’universel dans l’enfance et l’adolescence de cette petite boule de juif.
Car, on l’a compris dès que l’on a entendu le titre de cet ouvrage, la judéité est à la fois une identité et un poids, une fierté et une peur, une revendication et une névrose, un combat et une obsession.
https://latribune.avocats.be/boule-de-juif-par-foulek-ringelheim/