Droits de l'homme

L'intérêt de l'enfant, par Ian McEwan

L’intérêt de l’enfant, par Ian McEwan, Gallimard, 2015, réédité dans la collection folio, 2017, 238 p., 7,2 €.

« D’accord. Une rixe entre adultes consentants. A quoi bon remplir les prisons de types comme eux ? Gallagher a donné deux coups de poing sans conséquence et lancé une canette de bière. Deux ans et demi de détention. La mention « coups et blessures volontaires » portée sur son casier judiciaire, pour des délits dont personne ne l’a accusé. Ils l’envoient dans cette unité pour jeunes délinquants, tu sais, dans la prison de Belmarsh. Je suis allé là-bas plusieurs fois. D’après leur site web, il y a une « centre de formation ». Foutaise ! J’ai eu des clients enfermés dans leur cellule vingt-trois heures sur vingt-quatre. Chaque semaine, des cours sont annulés. Manque de personnel, disent-ils. Ce Cranham avec son air faussement las, qui se prétend trop irritable pour écouter qui que ce soit. Qu’est-ce qu’il en a à faire du sort de ces garçons ? Jetés dans des pourrissoirs où ils s’aigrissent, deviennent de vrais délinquants … ».

Dans les prétoires, sur les marches du prétoire, hors du prétoire : la liberté d'expression de l'avocat

Jean-Pierre Buyle et moi commentons l'arrêt Morice de la Cour européenne des droits de l'homme, prononcé le 23 avril 2015.

Nous faisons le point sur les différents aspects de la liberté d'expression de l'avocat.

Cet article a été publié dans la Revue critique de jurisprudence belge, 2017, pp 5 - 67. 

Dialogues déchirés

23 juin 2016. Bruxelles. Sommet européen. Dans la cité interdite. Après avoir contourné la muraille de chaines. Une longue marche …

En ma qualité de président du Comité des Droits de l’homme du Conseil des barreaux européens (C.C.B.E.), je suis invité à participer à une partie du dialogue que l’Union Européenne entretient avec la Chine sur la question des droits de l’homme.

Les francs-maçons sous l'occupation, par Emmanuel Pierrat

Les francs-maçons sous l’occupation, entre résistance et collaboration, par Emmanuel Pierrat, Albin-Michel, 2016, 365 p., 24,70 €.

« Monsieur le Bâtonnier,

Je suis appelé. Je vais probablement mourir. Je suis venu ici comme avocat. Je mourrai, j’espère dignement, pour ma Patrie, ma Foi et mon Ordre.

Dites à mes confrères que je les remercie des honneurs qui ont accompagné ma vie professionnelle.

J’en emporte une juste fierté.

Je vous recommande mon fils.

Je finirai en soldat de la France et du droit que j’ai toujours été ».

Pierre Masse était sénateur, avocat, fils d’avocat, petit-fils de bâtonnier. Son frère est mort au champ d’honneur en 1916, comme son gendre et son neveu, en 1940.

Mais il était aussi juif. Il est mort à Auschwitz, après avoir été arrêté le 21 août 1941, dans une des rafles qui précédèrent celle, tristement célèbre, du Vel d’hiv’.

C’est du camp de Drancy qu’il écrit cette dernière lettre. Il mourra debout, comme combien de ses compatriotes.

Emmanuel Pierrat nous livre son portrait, son histoire, ainsi que celles de dix autres acteurs de cette horrible guerre. Ils sont tous liés à la franc-maçonnerie, soit qu’ils la combattirent, soit qu’ils la servirent. Les régimes nazi et vichyste tentèrent en effet de l’éradiquer. Il leur fallait abattre le « complot judéo-maçonnique » …

Crime d'innocence, par Antoinette Chahine

Crime d’innocence, par Antoinette Chahine, Editions Dar An-Nahar, 2007, 136 p., 13€.

 

« Je livre ce témoignage comme une goutte d’eau à la mer. Puisse-t-il donner courage à ceux qui n’espèrent plus. Puisse-t-il servir à changer les mentalités dénaturées dans ce pays que la guerre broie encore en sourdine, où l’on frappe pour un oui, pour un non, où l’on torture encore en secret, où l’intolérance n’a pas encore fini de faire ses ravages. Puisse-t-il permettre à mes enfants Joya et Rawad de vivre des jours meilleurs. Les souffrances de leur mère en seraient merveilleusement justifiées ».

1994. Antoinette Chahine a 22 ans. Elle est étudiante en droit à l’Université de Beyrouth. Elle est la benjamine d’une famille chrétienne qui comprend huit enfants. Ils vivent à Kfarhabida, un petit village au nord de Beyrouth. Son frère Michel, de vingt et un ans son aîné, a été tué quelques années plus tôt. Il était gendarme. Depuis, bien sûr, ses frères Antoine et Jean militent au sein de leur communauté, dans un pays où la guerre n’a de cesse. Les accords de Taëf ont impliqué la dissolution des milices. Jean est donc devenu hors-la-loi. Il s’est exilé en Australie.

Jacques Henry (1927-1987)

Jacques Henry, un souffle qui nous porte depuis 30 ans

Le 1er avril 1987, le bâtonnier Jacques Henry était tué lors d'une fusillade au Palais de justice de Liège.

Trente ans après, les avocats se souviennent. Le 29 mars 2017, un cérémonie d'hommage a eu lieu au Palais de Justice. Deux jours plus tard, la J.L.M.B. lui dédiait un numéro spécial, consacré au droit de la jeunesse.

Les textes publiés en ces deux occasions sont reproduits dans la brochure annexée. Nous les devons aux plumes de François Dembour, bâtonnier du barreau de Liège, Michel Mersch, ancien bâtonnier du barreau de Liège, associé de Jacques Henry, Pierre Defourny, conseiller à la Cour d'appel de Liège, qui fut son dernier stagiaire, Jean-Pierre Buyle, président d'AVOCATS.BE, Dominique Matthys, président de l'O.V.B., Michel Van Doosselaere, qui était bâtonnier du barreau de Bruxelles en même temps que Jacques Henry l'était à Liège, Eric Lemmens, ancien bâtonnier du barerau de Liège, qui était à ses côtés lors de la fusillade, Patrick Henry, rédacteur en chef de la J.L.M.B., Cécile Delbrouck et Malvine Chapelle, ancienne présidente et présidente de la Commission jeunesse du barreau de Liège, et Françoise Tulkens, ancienne vice-présidente de la Cour européenne des droits de l'homme.   

Le nouveau Mécanisme de l’Union européenne pour la défense des avocats et défenseurs des droits de l’homme

Le nouveau Mécanisme de l’Union européenne pour la défense des avocats et défenseurs des droits de l’homme

Je suis un homme heureux.

Car je viens d’accomplir la promesse que j’avais faite à un ami, il y a un peu plus de huit ans. En novembre 2008, lors d’un colloque dont le titre était « Droit & dignité », à l’occasion de la rentrée du barreau de Liège, Mario Stasi, ancien bâtonnier de Paris, proposa la création d’un réseau de défense des avocats défenseurs des droits de l’homme.

Barcelone, le soleil, le droit des jeunes et la F.B.E.

Le bâtonnier Oriol Rusca

Barcelone, le soleil, le droit des jeunes et la F.B.E.

La rentrée de Barcelone c’est comme le printemps qui revient. On monte dans un avion sous la drache nationale et, trois heures plus tard, on mange des tapas sur une terrasse avec vue sur la Sagrada Familia …

Puis, il y a une séance de rentrée, un peu longuette. Défilent les stagiaires de l’année (heureusement représentés par deux d’entre eux, car ils sont un bon millier), les jubilaires de 25 (près de deux cent), 50 (plus de vingt-cinq) et 75 (ils sont encore trois !) années de pratique, ainsi que ceux auxquels le barreau rend un hommage spécial. Cette année, l’O.N.G. Proactiva Open Arms, qui tente de recueillir en mer un maximum de réfugiés, figurait au rang des lauréats, ce qui constituait une belle introduction aux travaux du lendemain.

Le samedi, après un banquet au cours duquel nous n’avons guère eu l’occasion d’éprouver la solitude, séance traditionnelle de travail. Les Trobades de Barcelona rassemblent les bâtonniers du monde depuis 1984 pour des échanges sur des sujets d’actualités. Depuis 1988, ils sont rebaptisés Mémorial Jacques Henry, en hommage à celui qui, à l’époque, avait soufflé au bâtonnier Antonio Plasencia l’idée de ces rencontres.

https://gallery.mailchimp.com/d552fd66716b81b8fb8f922cc/files/12ab815c-2...ée_Bracelone.pdf

Défense Légitime, par Véronique Sousset

Défense légitime, par Véronique Sousset, Éditions du Rouergue, 2017, 135 p., 16 €.

"Quiconque lutte contre un monstre devrait prendre garde dans le combat à ne pas devenir monstre lui-même. Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour".

C'est pas du Bashung, ça mon pote, c'est du Nietzsche (et ça, c'est du Renaud).

Pourquoi défendre un monstre, celui qui a commis l'innommable, l'indicible, le pire : tuer son propre enfant, sa petite fille, en lui fracassant la tête contre une baignoire, après une escalade de cruautés ?

"Parce que tout être humain à le droit d'être défendu au nom des lois de la République, de ses valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité. Et si défendre n'était pas excuser, ni trouver des circonstances atténuantes, mais expliquer, donner du sens, guider sur le chemin escarpé de la vérité, pour juger en connaissance de cause, surtout quand la peine encourue est lourde ? ... Et s'il n'y avait pas de monstre, juste un homme, derrière la monstruosité des faits ?"

Véronique Sousset a d'abord été directrice de prison, avant de passer de l'autre côté des barreaux. Elle était avocate depuis peu lorsqu'elle a accepté d'être commise d'office pour défendre ce père infanticide dont le seul nom suffisait à révulser toute sa ville, en ce compris ses codétenus. Elle témoigne.

Le secret professionnel des travailleurs sociaux est menacé

Je participais, ce 8 février 2017, à l'émission de Fabienne Vande Meerssche, le Forum de l'Info, sur la première, en compagnie de Yvon Englert, recteur de l'ULB, Georges Dallemagne, député CDH, et Jean Spinette, président des CPAS Bruxellois.

Retrouvez ici ce débat (mon intervention, à partir de la minute 41).

http://www.rtbf.be/auvio/emissions/detail_midi-premiere-le-forum?id=8635

 

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