« Monsieur Magendavid est venu nous dire bonjour… », par Rosita Winkler et Déborah Gol, Liège, Territoires de la mémoire, 2023, 180 p., 16 €.
Rosita Winkler et Déborah Gol, épouse et fille de Jean Gol, bru et petite fille de Stanislas Gol, nous racontent l’épopée de leur famille au cours de la première moitié de ce funeste XXe siècle. Comment Coussel et Yocheved (qui sont les arrière-grands-parents de Déborah, les grands-parents maternels de Jean) ont quitté leur Lituanie (qui, à l’époque, n’était pas indépendante et faisait partie de l’empire des tsars) natale pour rejoindre cette Wallonie, à l’époque prospère et entreprenante. Comment ils s’y sont établis. Comment ils y ont regroupé leur famille. Comment ils y ont vécu. Comment ils y ont affronté le nazisme. Comment ils sont morts.
Une histoire liégeoise, de 1908 à 1945, comme elles sous-titrent tout simplement leur récit.
Leur travail est impressionnant. Elles ne brodent pas. Elles alignent des documents. Ceux qu’elles ont exhumés des archives nationales, communales, familiales. C’est un travail documentaire, terriblement impressionnant parce qu’il ne laisse pas de place à l’interprétation. Ce que nous lisons, ce sont des faits bruts. Qui est parti quand. Qui est arrivé où. Qui a entrepris quoi. Qui a été persécuté. Qui a écrit quoi. Qui est resté. Qui s’est vu spolié de ses biens. Qui est arrivé à Auschwitz…