Suivez mes commentaires sur l'actualité de la justice et des barreaux

  • Journal d'assises, de Janine Bonaggiunta

    Journal d’assises, de Janine Bonaggiunta, adaptation de Nathalie Mongin, aux Bien Veilleuses (Théâtre Le Public), du 6 au 17 février 2024.

    Journal d’assises, de Janine Bonaggiunta, Paris, Editions Héloïse d’Ormesson, 144 p., 15 €.

    Mettre des mots sur les maux.

    Je vous ai déjà parlé de Janine Bonaggiunta qui, avec sa consœur Nathalie Tomasini, avait publié, en 2020, un premier ouvrage, Une défense légitime.

    Celle qui fut l’avocate de Jacqueline Sauvage, poursuivie pour avoir tué son bourreau de mari, nous confiait alors son engagement pour la défense des femmes victimes de violences conjugales, à laquelle elle s’est quasi-exclusivement consacrée.

    Janine Bonaggiunta a souvent plaidé aux assises. Malheureusement trop rarement à la défense. Peu sont celles qui, comme Jacqueline Sauvage, se retrouvent dans le box des accusés. Généralement, les femmes sont à la table des parties civiles, quand elles sont toujours en vie…

    Mais tel est parfois le cas. Avec ce Journal d’assises, c’est l’un de ces procès que nous raconte notre confrère. Et Nathalie Mongin a adapté l’ouvrage pour en faire une œuvre théâtrale, mise en scène par Michel Kacenelenbogen et interprétée par Aylin Yay.

  • Les joyeusetés de la langue française, par Hippolyte Wouters

    Les joyeusetés de la langue française, par Hippolyte Wouters, Bruxelles, 32 pages, 15 euros (à commander à l’adresse hippolyte@wouters-theatre.com et à payer au compte BE12 0637 5061 1192).

    Hippolyte Wouters a couché … sur papier le texte de cette conférence sur les joyeusetés de la langue française qu’il a déjà prononcée dans bien des pièces et qui, à chaque fois, ravit ses auditeurs. Quel plaisir de le voir ainsi jongler avec adresse et les mots (ceci est un zeugma, comme dans « bizarre, se dit-il en français, lui-même et gloussant » ou, plus juridique, « il viola cette pauvre femme et la loi » : absence de répétition d’un mot ou d’un groupe de mots quand l’esprit peut aisément les rétablir) !

    Et la Marine va venir à Malte.

    Bon dieu, qu’elle y reste ! L’art du palindrome (mot ou phrase qui se lit de façon identique de gauche à droite ou de droite à gauche) est plus délicat, non ?

    Les Joyeusetés de la langue française par Hippolyte Wouters | La Tribune (avocats.be)

  • Harrison Nkomo, avocat en danger

    Harrison Nkomo est un avocat zimbabwéen.

    Spécialisé dans le droit des médias et les droits humains, il a défendu de nombreux journalistes, dont, notamment en mai 2023, le vétéran Frank Chikowore, arrêté le 15 avril pour « incitation du peuple à la violence » à la suite d’une grève organisée par le mouvement d’opposition pour le changement démocratique. À cette occasion, Harrison Nkomo avait été inculpé pour « atteinte à l’autorité ou insulte à l’égard du président du tribunal ».

  • Mohammad Habibi, avocat en danger

    Mohammad Habibi est avocat iranien.

    Défenseur des droits humains qui est porte-parole et membre du conseil d'administration du Syndicat des enseignants de Téhéran, Mohammad Habibi a été arrêté et condamné à plusieurs reprises pour ses activités syndicales et de défense des droits humains depuis 2018. En outre, il a été licencié de son poste d'enseignant en raison de sa campagne en faveur des droits des enseignants et des enfants et de son rôle actif au sein du Conseil de coordination des associations professionnelles d'enseignants iraniens.

  • Couleur et droit, par Jacques Larrieu

    Les rapports entre le droit et la couleur sont nombreux. Parfois la couleur dit le droit (c'est le cas des panneaux routiers, des feux de circulation, des cartons des arbitres sportifs, des balises maritimes...). Parfois la couleur dit le statut (c'est le cas des casques bleus, des drapeaux blancs, des croix rouges, vertes ou blanches...). Parfois c'est le droit qui dit la couleur (à Wimbledon, on joue en blanc ; un piment d'Espelette, c'est rouge ; les anneaux olympiques ont cinq couleurs standard). Parfois la couleur est saisie par le droit (les semelles rouges des souliers Louboutin sont protégées par le droit, comme l'outrenoir d'Anish Kapoor, et tant d'autres).

    Jacques Larrieu, professeur en droit de la propriété intellectuelle et de la concurrence, s'est livré à ce curieux inventaire des liens entre le droit et la couleur.

    Couleur et droit par Jacques Larrieu | La Tribune (avocats.be)

  • Tang Jitian, avocat en danger

    Tang Jitian est avocat chinois.

    Avocat renommé et défenseur, notamment, des membres de la secte religieuse Falun Gong, Tang Jitian fut l’un des premiers avocats chinois à se voir retirer sa licence. En 2011, il a été enlevé par la police de Pékin avec une cagoule noire puis soumis à une privation de sommeil et à une exposition prolongée au froid de l'air conditionné. Après avoir été libéré environ un mois plus tard, il avait perdu plus de 30 kilos et développé une tuberculose pulmonaire.

  • Considérant, Revue du droit imaginé

    Considérant, Revue du droit imaginé, sous la direction de Nicolas Bareït et Damien Connil, Paris, Classiques Garnier, 2022, 294 pages, 38 €.

    Le coupable condamné à mort pour parricide, sera conduit sur le lieu de l’exécution, en chemise, nu-pieds, et la tête couverte d’un voile noir. Il sera exposé sur l’échafaud pendant qu’un huissier fera au peuple lecture de l’arrêt de condamnation ; il aura ensuite le poing droit coupé, et sera immédiatement exécuté à mort (article 13 du Code pénal de 1810).

    Le parricide : crime suprême, crime contre l’ordre naturel, crime reconnu comme tel dans la plupart des civilisations, de la nôtre, judéo-chrétienne, aux orientales, marquées par le confucianisme.

    La revue Considérant, publiée une fois par an à Paris, se sous-titre elle-même « Revue de droit imaginé ». Elle explore les relations entre civilisations, littérature et droit. J’ai choisi de vous parler de son numéro 4, publié en 2022. Les numéros précédents avaient porté sur les thèmes « Représenter le droit » (2019), « L’élu » (2020), « L’erreur judiciaire » (2021). Le numéro 2023 est consacré au droit constitutionnel. C’est donc le parricide qui est l’objet de l’édition 2022. Il est disséqué au travers de neuf contributions, qui puisent leurs inspirations dans des domaines très divers, de l’histoire du droit au cinéma, en passant notamment par la sociologie et l’anthropologie.

Pages