Suivez mes commentaires sur l'actualité de la justice et des barreaux

  • Salah Hamouri, avocat en danger

    Salah Hamouri, né le 25 avril 1985 à Jérusalem, est un avocat franco-palestinien.

    En 2005, il est inculpé en Israël d’avoir projeté de tuer le rabbin Ovadia Yosef et pour son appartenance au Front populaire de libération de la Palestine. En 2008, après trois ans de détention administrative, il accepte une procédure de négociation de peine afin d'échapper à une peine éventuelle de quatorze ans. Il est finalement condamné par un tribunal militaire à une peine de sept ans d'emprisonnement.

  • Le procès Mawda, par Laurent Kennes

    Le procès Mawda, par Laurent Kennes, Bruxelles, Kennes éditions, 2022, 216 pages, 19,90 euros.

    Ce n’est donc plus « la défense » qui s’exprime face à l’accusation, mais l’avocat, révolté avant tout par le sort que la Belgique réserve à celles et ceux qui, comme les parents de Mawda, comme les autres occupants de la camionnette, comme les milliers de personnes qui, dès que l’occasion se présente et à quel prix que ce soit, tentent de traverser une frontière qui leur est fermée.

    L’avocat, révolté par le manque de nuance et de réflexion qui ont dominé les débats autour de ce drame, tant dans le procès judiciaire qu’en dehors. L’avocat, révolté toujours par le sort réservé à cet homme sur les épaules de qui notre société a, injustement, fait peser le poids de la mort d’une enfant.

    Le procès n’a pas mis en avant la réalité des migrants. C’est regrettable…

    Laurent Kennes a défendu Victor (prénom d’emprunt), le policier dont le tir, accidentel plus que vraisemblablement, a tué la petite Mawda. Il est sorti révolté de ce procès. Il voulait le crier. Il voulait expliquer pourquoi. Il le fait.

  • Ne dites pas ... mais dites ... Fleurir son langage, par Nicolas Bernard

    Ne dites pas… mais dites… Fleurir son langage, par Nicolas Bernard, Bruxelles, Larcier, Petites fugues, 2022, 426 pages, 25 euros.

     

    Ne dites pas « Le Standard a battu Anderlecht » mais dites « Le Standard a disposé d’Anderlecht » ou « Les Rouches ont damé le pion aux Mauves et Blancs » ou « Le Standard s’est adjugé le Clàsico ».

    Ne dites pas « Le Standard bat facilement tous ses adversaires » mais dites « Le Standard marche sur le championnat ».

    Nicolas Bernard est donc à la fois nostalgique et supporter du Standard. Il est vrai qu’il y a peut-être là un pléonasme[1]

    Il a donc entrepris de recenser une flopée de tournures élégantes qui se substitueront avantageusement à de plus usuelles expressions triviales.



    [1] Pensez-donc. A Liège, certains m’appellent le « bâtonnier des titres » car les deux derniers titres du Standard remontent à cette époque (hé oui, 2007-2008 et 2008-2009 ! Déjà).

     

  • Lettre à mes juges / Lettre au procureur du Roi, par Bruno Dayez

    Lettre à mes juges, par Bruno Dayez, Gerpinnes, Samsa, 2021, 46 pages, 8 euros.

    Lettre au procureur du Roi, par Bruno Dayez, Gerpinnes, Samsa, 2022, 52 pages, 8 euros.

    Ce qui m’intéresse, et qui est l’objet de ce petit livre, n’est certainement pas ce qui singularise tel ou tel, mais, au contraire, ce qui est de l’essence de juger que tous partagent à partir du moment où ils sont préposés à le faire. Car juger est un métier, ce dont personne ne s’étonne vraiment, alors qu’il ne va pas forcément de soi d’avoir comme travail rémunéré, non seulement de décider si chaque prévenu est coupable ou non, ce qui suppose d’être toujours dans le « vrai », mais aussi de punir équitablement, ce qui suppose d’être toujours dans le « juste ».

    Par deux longues correspondances (ou petits livres), notre confrère Bruno Dayez s’adresse, d’une part, à « ses » juges, d’autre part, « au » procureur du Roi. Pourquoi cette différence ? Parce que, indique-t-il, tout en s’adressant à la totalité du corps, il n’a voulu évoquer que les juges devant lesquels il a « eu l’honneur de plaider ». Tandis que, pour ce qui concerne le ministère public, il parle à l’institution. Effet de son indivisibilité ? Convenons que cette question rhétorique est finalement peu importante.

  • Si Thu, avocat en danger

    Si Thu est un avocat birman, âgé de 40 ans.

    Basé à Mandalay, l’avocat Si Thu est bien connu pour assumer la défense des intérêts des fermiers dans le cadre de conflits environnementaux ou fonciers les opposants à l’armée (notamment à Pyin Oo Lwin, où l’armée veut exproprier des terres pour construire de nouvelles installations). Depuis 2019, il travaille pro bono pour un groupe d’habitants qui s’oppose à la construction d’une nouvelle cimenterie dans le village d’Aung Tha Pyay.

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