Je défendrai la vie autant que vous prêchez la mort, par Samia Maktouf, Michel Lafon, 2017, 272 p., 18,95€.
« En attendant, me voici poussant la porte d’un des plus célèbres cabinets d’avocats parisiens, …
Je fus engagée. À l’époque, ce n’était pas un miracle. Je ne me souviens pas d’avoir souffert de racisme ou de discrimination à l’embauche en ces années 1990 où je posais définitivement mes valises dans la capitale des lumières. L’époque était plutôt à l’entrée massive des étudiants des pays en voie de développement et de repartir ensuite dans leur pays d’origine, où ils intégraient l’élite. Le marché était ouvert et les mentalités dénuées de préjugés anti-musulman … ».
C’est ainsi que s’ouvre la carrière de Samia Maktouf, jeune avocate issue de la bourgeoisie de Tunis.
D’abord des dossiers d’affaires où elle est affrontée à un monde d’hommes blancs, où elle se forge. Puis un cabinet de pratique (quasi-)individuelle où elle se confronte à la vie des gens, « petits » délinquants, « petits » commerçants, « petites » gens, des hommes et des femmes comme vous et moi, quoi …
Puis viennent les migrants, les SDF, toute la misère du monde. Comme Atlas, comme les jeunes avocats qui pratiquent le pro deo, elle découvre la pauvreté, la difficulté, le décrochage, l’exclusion.