Suivez mes commentaires sur l'actualité de la justice et des barreaux

  • Mûrissements, par Géry Van Dessel

    Mûrissements, par Géry Van Dessel, Angers, Saint-Léger éditions, 2021, 122 pages, 17 euros.

     

    Maintenant sonne l’heure

    De ne pas rater sa sortie

    Tenté par les heurts

    Tu accuses l’un et l’autre,

    En cette fin de partie

    Ta pensée toute faite fermente en toi

    Tu fomentes dans un éclat net

    La source de leurs tracas.

    Mais qui suis-je pour juger

    Comme si je détenais la vérité ?

    Après Les chants et les jeux, Géry Van Dessel nous livre déjà un second recueil de poèmes.

    Ces quelques vers sont extraits du poème « Le jugement de Cyrano », l’un des cinquante poèmes que contient ce recueil. Mûrissements : comme le souligne Éric de Rus dans sa préface, c’est un terme à la fois dynamique et statique, selon qu’il désigne le chemin ou l’aboutissement.

    C’est manifestement dans le premier des deux sens qu’il faut le comprendre. Ce que Géry Van Dessel décrit, c’est le chemin.

     

  • Reinaldo Villalba, avocat en danger

    Reinaldo Villalba est un avocat colombien.

    Membre de la CCAJAR (Colectivo Jose Alvear Restrepo, une ONG dédiée à la défense des droits humains) depuis 27 ans, il se consacre à la lutte contre l’impunité et à la construction d’une société juste et équitable.

    En 2012, il assume la défense du député Cepeda, accusé par l’ancien président Uribe de diffamation. Après avoir fait écarter l’accusation, Reinaldo Villalba dépose plainte contre Uribe pour manipulation de témoins et faute procédurale. Il obtient son assignation à résidence.

  • Le confinement par les nuls, par Nicolas Thirion

    Le confinement par les nuls, par Nicolas Thirion, Louvain, PUL, 2021, 236 pages, 19,5 euros.

    Tout au long de la crise sanitaire, c’est au contraire une version médiévale de la liberté qui a tenu le haut du pavé : si nous sommes libres (de ne pas porter le masque en extérieur, de recevoir plus ou moins de personnes chez nous, d’assister à un spectacle ou à une séance de cinéma, etc.), c’est parce que et aussi longtemps que l’exécutif le veut bien, à la manière de ces seigneurs féodaux qui concédaient certaines libertés aux habitants du bourg au moyen de franchises, toujours révocables. C’est une prétendue libérale – Madame Wilmès – qui, à l’issue du CNS du 30 avril 2020, cracha ingénument le morceau sur ce que devait désormais signifier la « liberté » en temps de pandémie : « tout ce qui n’est pas autorisé n’est pas permis ». Si « liberté retrouvée » il y a, c’est donc plutôt d’une liberté d’Ancien Régime qu’il s’agit.

  • AVOCATS.BE et le barreau de Liège-Huy soutiennent Aysel Tugluk

    Pascal Bertrand, bâtonnier du barreau de Liège-Huy, joint sa voix à celles de nombreux autres bâtonniers et présidents d'organisations d'avocats pour prier le Haut-Commissaire aux droits de l'homme des Nations-Unies d'intervenir auprès des autorités turques pour demander la libération, ou en tout cas l'hébergement en hôpital, de l'avocate Aysel Tugluk, condamnée à plusieurs reprises pour des délits d'opinion et détenue sans discontinuer depuis 2016. Elle souffre de graves problèmes de santé, notamment psychiatriques, provoqués par ses conditions d'emprisonnement.

  • Le voyant d'Étampes, par Abel Quentin

    Le voyant d’Étampes, par Abel Quentin, Paris, Les Éditions de l’Observatoire, 2021, 384 pages, 20 euros.

     

    Ce que Jeanne voulait dire en m’accusant de « confisquer la voix » de ceux que nous défendions … : elle en avait marre de la componction des mâles blancs autosatisfaits, elle en avait marre des hommes qui voudraient être félicités parce qu’ils n’attrapent pas les femmes par la chatte, qui voudraient être applaudis parce qu’ils ont battu le pavé avec un ami noir il y a trente ans de cela, elle en avait marre de la masculinité toxique des vieux soixante-huitards, elle en avait marre du paternalisme de gauche, elle en avait marre des filles à leur papa et peut-être en avait-elle déjà marre de Léonie qui me regardait comme si j’étais Gilles Deleuze ou Roland Barthes alors que j’étais un vieux soiffard guignolesque. Un raté – et néanmoins un oppresseur, disait le regard courroucé de Jeanne. Et de la pire espèce : celle des white saviors, des sauveurs blancs, le renfort de la dernière heure qui fait alliance avec les Nouvelles puissances tandis qu’il sent le vent tourner pour son petit cul de babtou cisgenre…

    L’irrésistible déchéance d’un bobo au pays des wokes…

  • Chers confrères, par Léna Bojko

    Chers confrères, par Léna Bojko, Paris, Kiwi, 2021, 152 pages, 16 euros.

    Pas de décor. Juste quelques traits autour de deux robes noires. Quelques mots aussi, sans phylactère. Une grande économie de moyens. Une sorte de minimalisme.

    Cela n’enlève rien à la force des dessins de Léna Bojko, jeune avocate parisienne qui a choisi l’humour pour dénoncer les travers de notre profession et, surtout, son sexisme ordinaire.

    Le recueil est divisé en six chapitres : En entretien d’embauche, En collaboration libérale, Vie d’avocat, Au Palais de justice, À l’école des avocats, Souvenirs d’université.  À chaque fois, par petits traits, notre confrère (ou consœur ? bon, si je dis « l’auteur », je n’améliore pas ma situation. Peut-être devrais-je écrire « la dessinatrice ». Mais pourquoi « dessinateur » a-t-il un féminin reconnu tandis que pas « auteur » ? Je crois que nous approchons de la solution…) met en scène, avec ironie mais sans férocité, les clients, les juges, les professeurs…

    https://latribune.avocats.be/fr/chers-confreres-par-lena-bojko

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