Suivez mes commentaires sur l'actualité de la justice et des barreaux

  • Le droit d'emmerder Dieu, par Richard Malka

    Le droit d’emmerder Dieu, par Richard Malka, Paris, Grasset, 2021, 96 pages, 10,5 euros.

    Oui, il faut prendre des risques pour essayer de faire en sorte que nos enfants ne vivent pas dans le monde des Kouachi, des Coulibaly et des Imran Khan. La liberté de critique des idées et des croyances, c’est le verrou qui garde en cage le monstre du totalitarisme.

    ...

    Quand il n’écrit pas des romans ou des scénarios de bandes dessinées[1], Richard Malka plaide. Pour la liberté d’expression. Pour nos valeurs républicaines. Pour Charlie.

    Ce petit ouvrage, c’est le texte de la plaidoirie qu’il avait préparée pour le procès des frères Kouachi, de Coulibaly et des autoproclamés idéologues qui les ont aidés. Il l’a prononcée le 4 décembre 2020, pas tout à fait en ces termes bien sûr, mais en en suivant le canevas.

    Savez-vous que pour exciter les fanatiques et induire la fatwa qui a été lancée contre ceux qui ont osé publier les fameuses caricatures de Mahomet, quelques imams danois particulièrement pervers les ont diffusées en y ajoutant trois autres caricatures – elles vraiment insultantes – jamais publiées ni dans le Jyllands-Posten, ni dans Charlie, ni ailleurs...

  • L'enfer de Dante mis en vulgaire parlure, par Antoine Bréa

    L'enfer de Dante, mis en vulgaire parlure, par Antoine Bréa, Montréal, Le Quartanier, 2021, 400 pages, 23 euros.

    Commak, fêlée la caboche à Bréa ? Mettre en vulgaire parlure la rimaille à Dante, ci n’ê nin ti un fameux pastis ?

    En prime, le gonze nous rencarde, en graffant Flaubert, sans déc.

    [...]

    L’enfer n’est nin scribouillé dans la lingue des bourges. Ni latin, ni rital. Un fieffé sabir, un jars comme on en jasait dans les limbes de Florence à c’t heure. Autant cracher que pour capter l’affur aujourd’hui, c’est bernique. Y a degun qui y remettrait son gripard.

    Bréa n’est donc pas le premier crachoir qui s’escrime à une adaptation. Traduttore, traditore, disent les empêgués. L’illuminé s’essaye donc à nous fourguer une bafouille en argot/verlan/jargon, histoire qu’on déniche adonf la zikmu du bazar basique.

    Capiche ? Pas pérave, ni relou. Mais pour afficionados. Car c’est salé et, pour biter, il faut s’agriffer, louquer où on met les arpions et dicave dans le glossaire que le ballot nous baille à la fin pour y retrouver ses morpions. Cela dit, c’est jouissif comme un San Antonio si on prend la patience. Je kiffe.

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    https://latribune.avocats.be/fr/l-enfer-de-dante-mis-en-vulgaire-parlure...

  • Pas de quartier ? par Pierre Joxe

    Pas de quartier ?, par Pierre Joxe, Paris, Fayard, 2012, 320 pages, 19,3 euros.

    En attendant, il y a une enfant maltraitée en France par un droit maltraité. Un droit assez tordu pour qu’elle puisse être expédiée en prison pour un petit larcin, alors que l’ancien président de la République française échappe à toute poursuite pendant des lustres pour des détournements de millions connus et reconnus de tous ! C’est d’ailleurs durant le dernier mandat de ce président, alors qu’il multipliait les manœuvres pour échapper à la justice, qu’a été lancée par un de ses obligés la grande offensive politique contre un prestigieux héritage de la Résistance : l’ordonnance du 2 février 1945 « relative à l’enfance délinquante ».

    Pierre Joxe, plusieurs fois ministre (Industrie, Intérieur, Défense) sous François Mitterrand, puis président de la Cour des comptes et membre du Conseil Constitutionnel, a décidé, en 2010, à l’âge de 76 ans, de revêtir la robe d’avocat et de se consacrer à la défense des mineurs.

    Il nous livre un témoignage saisissant, commençant par une série de portraits de toute cette jeunesse marginalisée, maltraitée, reléguée dans les oubliettes, désocialisée : petites voleuses, petites frappes, lycéens incendiaires, braqueurs, fugueurs, enfants violés devenus eux-mêmes violeurs, apaches.

  • Mohamed al-Roken, avocat en danger

    Mohamed al-Roken est un avocat émirati basé à Dubaï.

    Ancien professeur de droit constitutionnel et président de l’association des juristes de l’UAE, il a été harcelé pendant de longues années pour ses activités de défense des droits humains. Arrêté à deux reprises en 2006, il voit son passeport confisqué, il est interdit de voyage à l’étranger et fait l’objet d’une surveillance constante.

  • 1857 : la littérature en procès, par Emmanuel Pierrat

    1857 La littérature en procès, par Emmanuel Pierrat, Paris, Hermann, 2021, 220 pages, 22,1 euros.

    Attendu que l’erreur du poète, dans le but qu’il voulait atteindre et dans la route qu’il a suivie, quelque effort de style qu’il ait pu faire, quel que soit le blâme qui précède ou qui suit ses peintures, ne saurait détruire l’effet funeste des tableaux qu’il présente au lecteur, et qui, dans les pièces incriminées, conduisent nécessairement à l’excitation des sens par un réalisme grossier et offensant la pudeur ;

    Attendu que Baudelaire, Poulet-Massis et De Broise ont commis le délit d’outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs, savoir : Baudelaire, en publiant ; Poulet-Massis et De Broise en publiant, vendant et mettant à la vente, à Paris et à Alençon, l’ouvrage intitulé Les Fleurs du mal, lequel contient des passages ou expressions obscènes ou immorales ;

    C’est en ces deux attendus que, le 21 août 1857, le tribunal de Paris ordonna que soient retirés des Fleurs du mal six des plus beaux poèmes jamais écrits, dont le somptueux Les bijoux.

    « La très chère était nue et, connaissant mon cœur,

    Elle n’avait gardé que ses bijoux sonores

    Dont le riche attirail lui donnait l’air vainqueur

    Qu’ont en leurs jours heureux les esclaves des maures… »

    ...

  • Quelque chose que dans mon coeur je regrette

    Quelque chose que dans mon coeur je regrette

    Dans le n° 27/2021 de la JLMB, je commente une série d'arrêts en matière de crise sanitaire. Les recours soumis à nos hautes juridictions pour contester les mesures gouvernementales adoptées pour juguler la crise sanitaire ont souvent été rejetés. Faut-il y voir de la frilosité ou la manifestation de la recherche par ces juridictions d'un nouvel équilibre entre libertés individuelles et intérêt général ?

  • Maksim Znak, avocat en danger

    Maksim Znak, avocat en danger

    Maksim Znak est un avocat biélorusse.

    Membre du Conseil de coordination et de l’équipe de soutien à l’ancien président emprisonné Viktar Babaryka et avocat des opposantes Svyatlana Tsikhanouskaya et Maryia Kalesnikava, il a, notamment, introduit un recours à la Cour suprême contre la réélection du président Lukashenko.

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