Suivez mes commentaires sur l'actualité de la justice et des barreaux

  • Idiss, par Robert Badinter

    Idiss, par Robert Badinter, Fayard, 2018, 230 p., 22,85 €.

     

    « Un pays où l’on se déchire à propos du sort d’un petit capitaine juif est un pays où il faut aller ».

    Ce livre est-il, avant tout, l’histoire d’une profonde désillusion ?

    Idiss est la grand-mère de Robert Badinter. Elle vivait, au tournant des XIXe et XXe siècle, en Bessarabie, région aujourd’hui partagée entre la Roumanie et la Moldavie, mais qui appartenait alors à la Russie, au cœur de ce que l’on appelait alors le Yddishland, longue région frontière qui s’étendait de la Baltique à la Mer Noire aux confins de l’empire des Tsars.

    Il y avait les pogroms. Il y avait l’antisémitisme. Comme avant. Comme aujourd’hui.

    La France était le pays des droits de l’homme. D’un idéal fait de liberté, d’égalité et de fraternité.


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  • Pirate n° 7, par Elise Arfi

    Pirate n°7, par Élise Arfi, Editions Anne Carrière, 2018, 184 p., 15 €.

    « Étais-je suffisamment à bout ? Il faut tout donner, puiser au fond de soi pour accéder à sa liberté de ton, se dégager enfin du regard des autres. Mais l’avocat n’est pas toujours prêt à sortir ses tripes sur la table, sur leur table, à leur audience. Face à un réquisitoire injuste, à des débats à charge, la colère peut monter et permettre le dépassement de soi…

    L’avocat laisse un peu de lui-même dans chaque salle où il a déposé sa simple parole. Il est parfois taxé d’outrance, s’il lui arrive de commettre des maladresses, de sonner faux, alors qu’au même instant il voudrait tout donner pour convaincre. Cette mise à nu est difficilement supportable… » .

    20 septembre 2011. Élise Arfi est secrétaire de la Conférence du stage du barreau de Paris. Débarquent de nulle part, ou plutôt du fin fond du Golfe d’Aden, sept Somaliens. Ils ont attaqué un catamaran qui croisait au large de leurs côtes, avec à son bord un couple de français. Lui n’a pas survécu à l’attaque. Elle a été prise en otage. Mais un vaisseau espagnol les a mis en déroute. L’otage a été délivrée. Les pirates ont été décimés. Il en reste sept. À la grâce d’une loi de compétence universelle (lorsque les victimes sont françaises), la France a réussi à en obtenir l’extradition.

  • Place de Bronckart à Liège – Petites et grandes histoires, par Olivier Hamal

    Place de Bronckart à Liège – Petites et grandes histoires, par Olivier Hamal, Presses Universitaires de Liège, 2018, 522 p., 29 €.

    « Il faut dire que, pendant toutes ces années de guerre, nous vivions extrêmement liés avec tous nos voisins, comme nous ne l’avons plus jamais été après et comme on peut difficilement se l’imaginer aujourd’hui.

    Il y avait d’abord la famille Dalimier qui habitait au n° 10. Entre nos deux maisons, c’était l’ancienne maison Firket (actuel immeuble de la Fédération liégeoise du parti Socialiste) qui avait été réquisitionnée par la Gestapo …

    Venaient se joindre à nos jeux, d’autres enfants du quartier dont Étienne et Eugène Firket dont le frère aîné était Charles Firket (futur associé de Jacques). Tous deux allaient être tués par la chute d’un V1 sur leur maison de la rue Charles Morren, en décembre 44. Charles fut le seul rescapé des enfants, parce qu’il logeait chez sa fiancée cette nuit-là … ».

    Émotion de découvrir, au hasard de la belle étude historico-sociologico-géographique qu’Olivier Hamal nous livre, des souvenirs comme celui-là, qu’il a extrait des mémoires familiales rédigées par mon grand-père et complétées par mon oncle.

  • La parole et l'action par Henri Leclerc

    La parole et l’action, par Henri Leclerc, Paris, Fayard, 2017, 508 p., 26,95€.

     

    « J’ai toujours voulu combattre pour la liberté, l’égalité et la fraternité, qui non seulement constituent la devise de la République, mais sont pour moi les piliers de la justice. Au demeurant, celle-ci n’est pas qu’un impératif moral et social. Elle est aussi une institution qui doit rendre juste la force nécessaire de l’État, et j’ai fait mon métier de défendre ceux qui la subissent ou la réclament. Si le juge qui punit est le gardien de la liberté, et le procureur qui poursuit celui de l’égalité, l’avocat, lui, veille à la fraternité : ‟Frères humains qui après nous vivez, n’ayez le cœur contre nous endurci”, lancent les pendus de Villon. J’ai plaidé pour tant de vivants avant qu’on ne les juge qu’ils font tous dans ma mémoire une farandole tumultueuse dont je n’ai livré que quelques images.

    Je sais que c’est pour moi l’heure du couchant, et je pense aux soirs de mon enfance dans ce Limousin où mes aïeux ont trimé pour survivre … C’est l’heure de se coucher, mais je sais que dans quelques heures, de l’autre côté, sur la montagne de Gaudeix, précédée par les lueurs fugitives de l’aube, l’‟aurore aux doigts de rose” triomphera de la nuit.

    Je crois au matin ».

    Quel parcours que celui d’Henri Leclerc, l’avocat de tous les combats, de la guerre d’Algérie à mai 68, des années de braise au Bataclan !

  • L'Etat Belge condamné pour la surpopulation dans les prisons

    Par un jugement du 9 octobre 2018, le tribunal de première instance de Liège a condamné l'Etat Belge pour les conditions de détentions que subissent ceux qui sont enfermés à la prison de Lantin dans un état de surpoulation carcérale. C'est le premier aboutissement d'un long combat initié par AVOCATS.BE sous ma présidence.

    https://avocats.be/sites/default/files/11.10.2018%20COMMUNIQUE%20DE%20PR...

  • Expo 58 : l’espion perd la boule, par Alain Berenboom

    Expo 58 : l’espion perd la boule, par Alain Berenboom, Genèse édition, 2018, 271 p., 22,5 €.

    «Ce genre de spécialité n’attire pas ceux qui font l’université uniquement pour faire plaisir à leurs parents pleins de fric ou pour faire la bringue. Ne pas confondre la faculté de physique avec celle de droit »…

    Hé oui, Alain Berenboom n’a rien perdu de sa gouaille …

    Le fameux détective privé Michel Van Loo reprend du service. Cette fois, il est chargé d’infiltrer la Commission internationale chargée de surveiller le déroulement des travaux hydrauliques du pharaonique chantier de réalisation de la première exposition universelle de l’après-guerre. C’est qu’un meurtre a été commis sur le chantier, qui donne à penser qu’une puissance étrangère pourrait vouloir saboter le chantier. Et que son représentant à la Commission pourrait bien être l’agent double qui pilote ce sabotage.

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  • Mortelle transparence, par Denis Olivennes et Mathias Chichoportich

    Mortelle transparence, par Denis Olivennes et Mathias Chichoportich, Albin Michel, 2018, 198 p., 17 €.

    « Si on sait que potentiellement on peut être écouté et qu’on a rien à cacher, il n’y a pas de problème à être écouté ». Qui a dit cela ? Vladimir Poutine ? Hassan Rohani ? Xi Jinping ? Donald Trump ? Vous n’y êtes pas. C’est Benoît Hamon, le candidat socialiste à la dernière élection présidentielle française. Il faut croire qu’il y a des valeurs qui perdent de leur universalité…

    Et c’est précisément le propos de Denis Olivennes, chef d’entreprises dans le secteur culture et médias, et de notre confrère parisien, Mathias Chichportich (avoir trois « ch » dans son nom lorsque l’on veut traiter du secret, c’est ch… ouette) : nous sommes désormais fichés, écoutés, filmés, captés, épiés, enregistrés. Notre vie privée est devenue un vulgaire produit que s’arrachent les GAFA et les gouvernements. Il n’est pas loin le temps où, comme dans le 1984 d’Orwell, une « Police de la pensée » traquera jusqu’à nos rêves, nos désirs et nos pulsions. « La révolution démocratique a voulu rendre le pouvoir plus transparent au citoyen. Le monde totalitaire a tenté de rendre les citoyens entièrement transparents pour le pouvoir. La société postmoderne serait-elle celle de la transparence complète de chacun pour chacun ? Les prémisses d’un soft totalitarisme » ?

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