Suivez mes commentaires sur l'actualité de la justice et des barreaux
-
-
Timothée Mbuya, avocat en danger
Posté le 11/03/2022Timothée Mbuya est un avocat congolais.
Le 31 juillet 2017, Timothée Mbuya a été arrêté, en compagnie de 6 autres personnes qui organisaient une marche dans le but but de déposer un Mémorandum auprès de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) du Haut–Katanga pour réclamer la publication du calendrier électoral conformément aux accords du 31 décembre 2016. Ils avaient été inculpés de « provocation et incitation à la désobéissance ». Timothée Mbuya fut, un mois plus tard, condamné à 8 mois de prison de ce chef.
-
Le livre de Maître Mô, par Jean-Yves Moyart
Posté le 11/03/2022Le livre de maître Mô, par Jean-Yves Moyart, Paris, Les Arènes, 2021, 384 pages, 20 euros.
Oui, la ministre aurait dû être là et assister à cette audience, farcie de peines plancher dont celle-ci était l’apothéose. Nos brillants députés aussi, qui votent ce genre de choses ; ceux des magistrats que je connais qui pensent qu’être un gardien de l’application de la loi, c’est se contenter de l’appliquer sans nuances ; ceux de mes confrères qui, dès qu’elle est juridiquement applicable, baissent les bras ; et tous ceux, dans l’opinion publique, cette espèce de grande putain, qui osent soutenir ce type de décision uniquement sécuritaire ou censée l’être, sans réfléchir un instant à qui on va l’appliquer, et qui changeraient immédiatement d’avis si cette petite fille en ciré jaune trop grand était leur enfant ou leur sœur….
Jean-Yves Moyart, alias Maître Mô, était avocat à Lille. Et aussi bloggeur et twitto. Il s’était attiré une belle audience (près de 70.000 followers sur Twitter, 20.000 visiteurs quotidiens sur son blog), séduite par la causticité, mais aussi la générosité, de ses chroniques extraordinaires de la justice ordinaire.
Il est mort le 20 février 2021, à l’âge de 53 ans, emporté par cette saleté de cancer. Trois de ses compères de la twittosphère, Maître Éolas, Judge Marie et Éric Morain ont uni leurs forces pour faire éditer les plus belles de ses chroniques.
-
Elchin Mammad, avocat en danger
Posté le 17/02/2022Elchin Mammad est un avocat azéri âgé de 42 ans.
Président de SULESY, une ONG qui fournit de l’assistance juridique gratuite aux familles à faibles revenus et aux organismes à but non lucratif, il est également rédacteur en chef du journal Yukselish Namine, spécialisé dans les matières touchant à la protection des droits humains.
-
L'homme qui voulait être aimé, par Georges Kiejman
Posté le 17/02/2022L’homme qui voulait être aimé, par Georges Kiejman et Vanessa Schneider, Paris, Grasset, 2021, 256 pages, 20 euros.
Qu’est-ce qu’un bon avocat ? Plus de soixante ans après avoir commencé à exercer cette profession, je m’interroge encore tant la réponse est complexe, floue, multiple et incertaine. Peut-être pourrait-on commencer par tenter de définir ce que serait un mauvais avocat. Selon moi, quiconque se dirait « j’ai appris le droit, je vais l’utiliser pour me mettre au service de gens qui ne le connaissent pas, que ce soit dans des affaires civiles, commerciales ou pénales, et cela va me rapporter de l’argent », se trompe. Il connaîtra peut-être des succès, mais il ne sera jamais un grand avocat. Un « grand avocat », à supposer que ce statut existe, est quelqu’un qui, au-delà des personnes physiques dont il s’occupe, a le sentiment de servir une cause que l’on pourrait appeler la démocratie.
De la différence entre le bon avocat, dont Georges Kiejman parle au début de cette période, et le grand avocat, dont il traite à la fin ? Être conscient que le métier que nous exerçons est inséparable de notre modèle de société.
Georges Kiejman raconte. Vanessa Schneider, grand reporter au Monde, écrit. Avec une belle fluidité. Ce livre de souvenirs se lit tout seul, comme une chronique des soixante dernières années, et même un peu plus.
-
Mûrissements, par Géry Van Dessel
Posté le 03/02/2022Mûrissements, par Géry Van Dessel, Angers, Saint-Léger éditions, 2021, 122 pages, 17 euros.
Maintenant sonne l’heure
De ne pas rater sa sortie
Tenté par les heurts
Tu accuses l’un et l’autre,
En cette fin de partie
Ta pensée toute faite fermente en toi
Tu fomentes dans un éclat net
La source de leurs tracas.
Mais qui suis-je pour juger
Comme si je détenais la vérité ?
Après Les chants et les jeux, Géry Van Dessel nous livre déjà un second recueil de poèmes.
Ces quelques vers sont extraits du poème « Le jugement de Cyrano », l’un des cinquante poèmes que contient ce recueil. Mûrissements : comme le souligne Éric de Rus dans sa préface, c’est un terme à la fois dynamique et statique, selon qu’il désigne le chemin ou l’aboutissement.
C’est manifestement dans le premier des deux sens qu’il faut le comprendre. Ce que Géry Van Dessel décrit, c’est le chemin.
-
Reinaldo Villalba, avocat en danger
Posté le 03/02/2022Reinaldo Villalba est un avocat colombien.
Membre de la CCAJAR (Colectivo Jose Alvear Restrepo, une ONG dédiée à la défense des droits humains) depuis 27 ans, il se consacre à la lutte contre l’impunité et à la construction d’une société juste et équitable.
En 2012, il assume la défense du député Cepeda, accusé par l’ancien président Uribe de diffamation. Après avoir fait écarter l’accusation, Reinaldo Villalba dépose plainte contre Uribe pour manipulation de témoins et faute procédurale. Il obtient son assignation à résidence.
-
Journée des avocats en danger : Colombie
Posté le 24/01/2022 -
Aysel Tugluk Için, avocate en danger
Posté le 21/01/2022Aysel Tuğluk Için est une avocate turque, née en 1965.
-
Le confinement par les nuls, par Nicolas Thirion
Posté le 21/01/2022Le confinement par les nuls, par Nicolas Thirion, Louvain, PUL, 2021, 236 pages, 19,5 euros.
Tout au long de la crise sanitaire, c’est au contraire une version médiévale de la liberté qui a tenu le haut du pavé : si nous sommes libres (de ne pas porter le masque en extérieur, de recevoir plus ou moins de personnes chez nous, d’assister à un spectacle ou à une séance de cinéma, etc.), c’est parce que et aussi longtemps que l’exécutif le veut bien, à la manière de ces seigneurs féodaux qui concédaient certaines libertés aux habitants du bourg au moyen de franchises, toujours révocables. C’est une prétendue libérale – Madame Wilmès – qui, à l’issue du CNS du 30 avril 2020, cracha ingénument le morceau sur ce que devait désormais signifier la « liberté » en temps de pandémie : « tout ce qui n’est pas autorisé n’est pas permis ». Si « liberté retrouvée » il y a, c’est donc plutôt d’une liberté d’Ancien Régime qu’il s’agit.