Droits de l'homme

Veronica Koman, avocate en danger

Veronica Koman est une avocate indonésienne.

En 2014, elle accepte de prendre en charge la défense d’indépendantistes originaires de Papouasie occidentale (Irian Jaya), faisant l’objet d’une très dure répression policière et militaire (5 morts et 37 blessés graves). Elle entame notamment une action par laquelle elle tente d’obtenir la condamnation des forces policières à payer de lourdes indemnités aux familles des victimes. Elle défend aussi des indépendantistes accusés de « résistance et désobéissance à l’autorité ».

La tribunal de la terreur, par Emmanuel Pierrat

Le tribunal de la terreur, par Emmanuel Pierrat, Paris, Fayard, 2019, 332 p., 21,90 €.

« Chose incroyable ! La liberté était menacée par des conjurations éternelles, et la loi elle-même s’obstinait à chercher des auxiliaires à ses ennemis …

Les défenseurs naturels et les amis nécessaires des patriotes accusés ce sont les jurés patriotes : les conspirateurs doivent n’en trouver aucun ».

C’est par cette harangue que Couthon justifie la disparition totale des droits de la défense (l’Ordre des avocats a déjà été dissout, trois ans plus tôt) du Tribunal de la terreur. Nous sommes le 22 prairial An II (10 juin 1794). Après Brissot et les Girondins, Olympe de Gouges, Hébert et les sans-culottes, puis Danton et Desmoulins viennent de tomber sous la lame de la Veuve. La machine s’est emballée. Elle a besoin de toujours plus de sang.

« Les droits de l’homme sont faits non pour les contre-révolutionnaires, mais seulement pour les sans-culottes », avait déjà dit Collot d’Herbois qui, depuis, a pu éprouver ce que cette maxime avait de particulièrement cruel.

C’est comme un roman noir. Une première version de Games of thrones...

Voyage d'un avocat au pays des infréquentables, par Nicolas Gardères

Voyages d’un avocat au pays des infréquentables, par Nicolas Gardères, Paris, Editions de l’Observatoire, 2019, 190 p., 18 €.

Je peux bien défendre n’importe qui, mais pas pour n’importe quoi, pas dans n’importe quel dossier. Défendre un facho dans le cadre d’un dossier de libertés fondamentales équivaut ainsi toujours à défendre d’abord et avant tout les libertés fondamentales. Je peux défendre mon client sans aucune réserve et au mieux de mes compétences, car je vis la cause que je défends comme un combat à mort de la liberté contre l’oppression étatique.

J’ai d’ailleurs toujours trouvé l’expression « avocat du diable » terriblement impropre. Défendre un Fourniret ou un Barbie, cela n’est pas défendre un diable, c’est défendre un homme et donc l’Humanité toute entière, contre le monstre froid, le Léviathan, le seul diable qui puisse être, c’est-à-dire l’État, personnification juridique de notre thanatos collectif.

Nicolas Gardères est l’avocat de tous les extrêmes : les fachos, les islamos, les judéos, les antihomos, les ultracathos … Parce qu’il a jugé que la meilleure façon de défendre la liberté contre ses ennemis, c’est de défendre les ennemis de la liberté lorsque la leur est mise en cause. Défendre, au nom de nos principes, ceux qui nous réclament la liberté mais qui voudraient nous la refuser au nom des leurs.

Trois erreurs judiciaires, par François-Louis Coste

Trois erreurs judiciaires, par François-Louis Coste, Dalloz, coll. Le sens du droit, 2018, 168 p., 20€.

 

S’il fallait désigner le premier ennemi contre lequel doit se prémunir toute personne prétendant exercer la noble fonction de juge, nous répondrions sans hésiter que cet ennemi est l’évidence. La force de l’évidence peut n’être qu’un leurre et même une violence pour celui qui s’y abandonne, oubliant tout esprit critique et renvoyant Descartes au rang de vieux radoteur .

« Les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereux que les mensonges » a dit Nietzche.

François-Louis Coste, ancien avocat général à Lyon et à Paris, nous en administre une implacable démonstration dans ce petit ouvrage, remarquablement documenté. C’est que les erreurs judiciaires, il les a vécues de l’intérieur.

Trois fois au cours de sa carrière, il les a touchées de près, au plus près.

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La face cachée de la robe, par Anaïs de la Pallière

La face cachée de la robe, par Anaïs de la Pallière, Paris, Michalon, 2019, 219 p., 19,55 €.

 

« Créé en 2000, SOS COLLABORATEURS vous accompagne, vous conseille et vous défend en cas de litige avec votre cabinet.

Une rétrocession non payée, un contrat de collaboration rompu à l’initiative du cabinet sans respect du délai de prévenance au prétexte d’un manquement grave bien opportun… Poussée vers la sortie ou mise à la porte à l’annonce de l’arrivée d’un enfant.

SOS COLLABORATEURS est là pour vous accompagner et vous assister ».

Nous aurions besoin de pareille association ? Nous, les avocats, les défenseurs des droits et des libertés, de la veuve et de l’orphelin, de la dignité ?

La réponse est oui. Malheureusement oui. Évidemment oui !

C’est ce que nous assène Anaïs de la Pallière, jeune avocate parisienne de 35 ans.

 

http://latribune.avocats.be/la-face-cachee-de-la-robe-par-anais-de-la-palliere/

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