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Libera me, par François Gibault

Libera me, par François Gibault, Paris, Gallimard, 2014, 422 pages, 23,90 euros.

J’ai plaidé du mieux que j’ai pu et, sans vantardise, j’ai bien plaidé. Se levant après moi, Maurice Garçon a été ignoble, commençant sa plaidoirie par ‘mon jeune confrère Griveau a fait de son mieux, je pense maintenant qu’il est temps de reprendre sérieusement point par point cette affaire’. Et, tout au cours de sa plaidoirie, quand il était obligé de me citer puisqu’il plaidait la même chose que moi, il m’a toujours appelé Griveau pour être certain que mon nom véritable ne serait pas dans les journaux. Je l’ai entendu plaider une fois aux assises, contre Floriot, et je dois à la vérité de dire qu’il plaidait à la perfection. Je dois dire aussi que son journal des années d’Occupation, inédit à ce jour et pour la publication duquel je me bats, est un chef d’œuvre. Ainsi, sans rancune, je suis bêtement objectif.

François Gibault a mené une triple carrière. Il est d’abord avocat, et a donc plaidé aux côtés des plus grands ténors de la profession. Il fut aussi officier dans l'armée française. Il est enfin écrivain et grand défenseur de l’œuvre de Louis-Ferdinand Céline. Il a, notamment, publié sa biographie en trois tomes. Et c’est lui qui préside aujourd’hui à l’édition des manuscrits perdus puis retrouvés du sulfureux auteur.

Libera me, publié en 2014, n’est ni un roman, ni un récit. C’est une sorte d’encyclopédie de notre temps, vu au travers du plus simple des prismes : le regard de son auteur. Il y évoque, dans le désordre alphabétique, les personnages que sa vie lui a fait croiser.

 

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