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Rien ne va plus et Lettre à Dieu le Fils, de Jean-Denis Bredin

Rien ne va plus, par Jean-Denis Bredin, Paris, Fayard, 2000, 214 pages, 15,30 euros.
Lettre à Dieu le Fils, par Jean-Denis Bredin, Paris, Grasset, 2001, 126 pages, 14,45 euros.
Auguste Poisson savait maintenant quelle était sa vocation, depuis le premier jour : il était né pour défendre les victimes.
En rangeant la bibliothèque de mes parents, je suis retombé sur ces deux petits ouvrages écrits par Jean-Denis Bredin à l’aube de ce siècle, à l’époque où il était venu donner une conférence à Liège.
Rien ne va plus est un recueil de nouvelles. Particulièrement cohérent. Douze personnages. Douze histoires. Douze dérives. Douze solitudes.
Auguste Poisson est avocat. Il y est arrivé malgré une vie morose, faites d’épreuves et d’insuccès, mais aussi de travail et de persévérance. Et il est finalement bien arrivé. Spécialisé dans la défense des victimes, qu’il comprend si bien, il a créé un cabinet prospère, qui s’appuie sur des associations de victimes qu’il a lui-même créées (les associations, pas les victimes…). Sa notoriété est telle qu’il a même été élu à l’Assemblée nationale où il tente de faire admettre une nouvelle proposition de loi qui instaurerait un principe fondamental du droit de la responsabilité : « Tout dommage oblige un coupable à le réparer ». Mais le jour même où sa proposition est recalée (c’est une version édulcorée qui est finalement adoptée : « Tout dommage oblige la victime à recevoir réparation »), il apprend la mort de sa mère. Continuera-t-il à n’être qu’une victime ?
"Rien ne va plus" & "Lettre à Dieu le Fils" par Jean-Denis Bredin | La Tribune
