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Le droit saisi par l'art, sous la direction de Rémy Cabrillac

Le droit saisi par l’art, sous la direction de Rémy Cabrillac, Paris, Dalloz, 2023, 296 pages, 35 euros.

« Je veux faire des dessins qui frappent ».

C’est ce que Vincent Van Gogh écrivit à son frère Théo. Est-ce le point de départ de l’entreprise de Rémy Cabrillac, qui s’est adressé à une bonne trentaine de juristes, surtout des professeurs d’université, pour leur demander choisir une œuvre d’art pour livrer aux lecteurs les émotions et réflexions qu’elle suscitait en eux ?

Ainsi défini, le projet se comprend mieux qu’à la seule lecture du titre de l’ouvrage. Car, à dire vrai, peu de contributions traitent vraiment d’hypothèses où l’artiste a saisi le droit. Il y a certes La ronde des prisonniers, de Van Gogh, que Rémy Cabrillac analyse lui-même, montrant comment l’artiste a mis en scène le monde carcéral, parvenant à saisir dans le regard du personnage central toute la misère de notre droit pénal : le sort le met dans une société si mal faite, qu’il finit par voler ; la société le met dans une prison si mal faite, qu’il finit par tuer. Qui est réellement coupable ? interrogeait Victor Hugo dans Claude Gueux...

Le droit saisi par l’art, sous la direction de Rémy Cabrillac | La Tribune