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L'Itoi, par Jean-Marc Rigaux

L’Itoi, par Jean-Marc Rigaux, Liège, Murmures des soirs, 2024, 239 p., 22 €.

- Tu crois que je n’ai ni morale, ni sentiments. J’ai ma morale. Chacun a la sienne. C’est pour ça qu’il y a la guerre. L’Itoi l’avait compris.

Qu’est-ce qu’un pervers narcissique si ce n’est celui qui n’a de morale que la sienne ? Qui ne pense que lui et pour lui. À n’importe quel prix.

L’Itoi est un des principaux personnages de la cosmogonie Tohono O’odham, une tribu indienne du nord du Mexique. Lorsque Dieu créa la terre à partir de sa sueur et de sa saleté et qu’elle se collisionna avec le ciel, l’Itoi naquit. Avec Dieu, il peupla le désert, puis s’empara du titre de « Grand Frère ». Il éleva les humains et leur apprit les arts. Et puis la guerre. Puis il se retira sous terre au centre d’un grand labyrinthe. Seuls les plus forts le trouvent.

C’est, en quelque sorte, le but du personnage principal de ce nouveau roman de Jean-Marc Rigaux[1]. Un psychiatre, psychanalyste renommé, voire un gourou. Il a eu trois femmes et trois enfants, dont nous découvrirons les destins.

Mais aussi un grand frère, mort-né, trois ans avant sa naissance. Et le narrateur de cette histoire, c’est lui, le grand-frère mort-né, celui qui aurait dû être avant lui, celui qui, sans doute, l’aurait empêché de devenir le monstre qu’il est devenu. Celui qui se reproche de ne pas avoir pu l’empêcher de devenir le monstre qu’il est devenu.

C’est donc ce grand frère mort-né qui nous raconte les destins de ces personnages, en Inde (la nièce), dans le nord du Mexique (le frère et l’une de ses femmes), en Ouganda (le neveu) et au Rwanda (« l’autre » neveu).

 

L’Itoi par Jean-Marc RIGAUX | La Tribune (avocats.be)