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La dernière audience, par Foulek Ringelheim

La dernière audience, par Foulek Ringelheim, Bruxelles, Genèse éditions, 2021, 128 pages, 17,5 euros.

La femme arrêta la voiture devant le commissariat de police. Elle alla déposer son fusil sur le bureau de l’agent de service et déclara : « Voilà. Je viens de tuer mon mari. » Elle frissonna enfin et se laissa choir sur une chaise. Elle n’était plus qu’une femme assise. 

Des magistrats fornicateurs (bon, pas en salle d’audience certes, mais pas loin quand même : dans leur bureau ou dans la salle de délibérations), un greffier « sans paupières et à la bouche cousue » qui conserve son air de greffier même lorsqu’il est en slip de bain, des avocats fats et imbus. Et puis des meurtriers froids, des suicidés passionnés. Des hommes et des femmes confrontés à une justice d’hommes et de femmes…

Dans la foulée de Boule de juif, les amis du regretté Foulek Ringelheim ont eu la bonne idée de faire éditer ce petit recueil de nouvelles grinçantes. Images d’une justice qui tourne parfois sur elle-même, d’une société qui engloutit et dévore ses membres. Images parfois joyeuses, cocasses, réjouissantes, parfois froides, implacables ou mélancoliques.

Histoire de cette femme trompée, bafouée, qui un jour en a assez, prend le fusil de son cocufieur de mari, se met en faction à quelques mètres de la maison où il accomplit ses basses œuvres, puis l’abat froidement - une balle pour chaque entaille dans le contrat conjugal, cela fait tout un chargeur… - avant de se constituer prisonnière. Parfois la dignité vaut bien la liberté.

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