Suivez mes commentaires sur l'actualité de la justice et des barreaux

  • Rocio San Miguel, avocate en danger

    Rocío San Miguel est une avocate vénézuélienne née en 1966.

    Militante des droits humains, spécialiste des questions militaires et présidente de l'ONG Control Ciudadano, une association civile dont l'objectif est de surveiller l’Etat et les citoyens sur les questions de sécurité nationale, de défense et de forces armées, elle surveille également les engagements de l'État vénézuélien vis-à-vis du Statut de Rome et de la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH).

  • Le cri du Falcon, un crime judiciaire d'Etat, par Bernard Maingain

    Le cri du Falcon, un crime judiciaire d’État, par Bernard Maingain, Kigali, Histoires et Images, 2024, 518 p., 30 €.

    Bernard Maingain a été, avec l’avocat parisien Lef Forster, le conseil de Rose Kabuye et de quelques autres leaders rwandais proches de Paul Kagame lorsque ceux-ci furent accusés, devant la justice parisienne d’être les auteurs de l’attentat du 6 mars 1994 qui entraina la chute puis l’explosion du Falcon, l’avion qui transportait, entre autres, le président du Rwanda Juvénal Habyarimana et le président du Burundi Cyprien Ntaryamira. On sait que cet attentat est à l’origine du génocide qui débuta le soir même et, peut-être même, quelques heures auparavant.

    Près d’un million de tutsis, et de hutus modérés, furent exterminés, souvent dans des conditions indicibles, en quelques semaines. Nous le savons tous mais il faut avoir visité le mémorial consacré aux victimes du génocide, pour en appréhender, ne fût-ce qu’un peu, l’ampleur et l’horreur.

  • Wani Santino Jada, avocat en danger

    Wani Santino Jada est un avocat sud-soudanais.

    Membre des Pan African Law Chambers, Wani Santino Jada est actuellement en charge de la défense, devant l’East African Court of Justice, de l’ancien maire de Juba (la capitale du Sud-Soudan), Kalisto Lado, arrêté brutalement la nuit du 30 mars 2024, devant ses enfants et son épouse. Il a introduit une action devant la Cour régionale pour faire décréter cette arrestation illégale.

  • Le Philatéliste et Les larmes du lagon, par Nicolas Feuz

    Le Philatéliste, par Nicolas Feuz, Genève, Rosie & Wolfe, 2023, 334 p., 19,5 €.

    Les larmes du lagon, par Nicolas Feuz, Paris, Le livre de poche, 2024, 288 p., 8,4 €.

    On vivait dans un monde où les pervers narcissiques seraient bientôt aussi nombreux que les ruptures de couple. Le phénomène de mode était comparable à la surpopulation d’enfants HPI dans les classes. La normalité, si tant est que la notion existe, était devenue l’exception.

    Nicolas Feuz, procureur du canton de Neufchâtel, est aussi l’auteur de seize romans policiers. Et il ne compte pas s’arrêter là.

    Le Philatéliste est, avant tout, un roman noir qui fait penser à des films comme Seven ou Bone collector. Un tueur, qui semble particulièrement sadique, organise un savant jeu de piste au moyen de colis postaux. Leur caractéristique commune : ils sont oblitérés avec des timbres confectionnés avec de la peau humaine…

    "Le Philatéliste" & "Les larmes du lagon" par Nicolas Feuz | La Tribune (avocats.be)

  • L'Itoi, par Jean-Marc Rigaux

    L’Itoi, par Jean-Marc Rigaux, Liège, Murmures des soirs, 2024, 239 p., 22 €.

    - Tu crois que je n’ai ni morale, ni sentiments. J’ai ma morale. Chacun a la sienne. C’est pour ça qu’il y a la guerre. L’Itoi l’avait compris.

    Qu’est-ce qu’un pervers narcissique si ce n’est celui qui n’a de morale que la sienne ? Qui ne pense que lui et pour lui. À n’importe quel prix.

    L’Itoi est un des principaux personnages de la cosmogonie Tohono O’odham, une tribu indienne du nord du Mexique. Lorsque Dieu créa la terre à partir de sa sueur et de sa saleté et qu’elle se collisionna avec le ciel, l’Itoi naquit. Avec Dieu, il peupla le désert, puis s’empara du titre de « Grand Frère ». Il éleva les humains et leur apprit les arts. Et puis la guerre. Puis il se retira sous terre au centre d’un grand labyrinthe. Seuls les plus forts le trouvent.

    C’est, en quelque sorte, le but du personnage principal de ce nouveau roman de Jean-Marc Rigaux[1]. Un psychiatre, psychanalyste renommé, voire un gourou. Il a eu trois femmes et trois enfants, dont nous découvrirons les destins.

  • "Monsieur Magendavid est venu nous dire bonjour", par Rosita Winkler et Déborah Gol

    « Monsieur Magendavid est venu nous dire bonjour… », par Rosita Winkler et Déborah Gol, Liège, Territoires de la mémoire, 2023, 180 p., 16 €.

    Rosita Winkler et Déborah Gol, épouse et fille de Jean Gol, bru et petite fille de Stanislas Gol, nous racontent l’épopée de leur famille au cours de la première moitié de ce funeste XXe siècle. Comment Coussel et Yocheved (qui sont les arrière-grands-parents de Déborah, les grands-parents maternels de Jean) ont quitté leur Lituanie (qui, à l’époque, n’était pas indépendante et faisait partie de l’empire des tsars) natale pour rejoindre cette Wallonie, à l’époque prospère et entreprenante. Comment ils s’y sont établis. Comment ils y ont regroupé leur famille. Comment ils y ont vécu. Comment ils y ont affronté le nazisme. Comment ils sont morts.

    Une histoire liégeoise, de 1908 à 1945, comme elles sous-titrent tout simplement leur récit.

    Leur travail est impressionnant. Elles ne brodent pas. Elles alignent des documents. Ceux qu’elles ont exhumés des archives nationales, communales, familiales. C’est un travail documentaire, terriblement impressionnant parce qu’il ne laisse pas de place à l’interprétation. Ce que nous lisons, ce sont des faits bruts.  Qui est parti quand. Qui est arrivé où. Qui a entrepris quoi. Qui a été persécuté. Qui a écrit quoi. Qui est resté. Qui s’est vu spolié de ses biens. Qui est arrivé à Auschwitz…

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