L'or du temps, par François Sureau
Posté le 22/10/2020L’or du temps, par François Sureau, Paris, Gallimard, 2020, 850 pages, 27,5 euros.
Si la civilisation est un vernis, le Conseil d’État est donc le vernis de ce vernis. Les meilleurs de ses membres connaissent sa fragilité. Ils tiennent à distance le sexe et les drames, la gaité aussi. Ils y parviennent alors même que leur palais est tout hanté d’ombres maléfiques… On croit au Conseil d’État que les opinions, du moins celles qui ne sont pas des ornements de la conversation mais peuvent disposer à l’action, sont dangereuses[1]. Un État qui, à l’instar de ses serviteurs les mieux nés, n’en aurait pas, serait le plus sûr instrument du bonheur des peuples. C’est pourquoi la jurisprudence administrative lime les dents de toute politique, par peur des catastrophes.
François Sureau est donc devenu immortel la semaine dernière. Il a rejoint sous la coupole de l’Académie française son (et notre) confrère Jean-Denis Bredin.
L’or du temps est-il, en quelque sorte, sa postulation ?