Le tribunal de la terreur, par Emmanuel Pierrat, Paris, Fayard, 2019, 332 p., 21,90 €.
« Chose incroyable ! La liberté était menacée par des conjurations éternelles, et la loi elle-même s’obstinait à chercher des auxiliaires à ses ennemis …
Les défenseurs naturels et les amis nécessaires des patriotes accusés ce sont les jurés patriotes : les conspirateurs doivent n’en trouver aucun ».
C’est par cette harangue que Couthon justifie la disparition totale des droits de la défense (l’Ordre des avocats a déjà été dissout, trois ans plus tôt) du Tribunal de la terreur. Nous sommes le 22 prairial An II (10 juin 1794). Après Brissot et les Girondins, Olympe de Gouges, Hébert et les sans-culottes, puis Danton et Desmoulins viennent de tomber sous la lame de la Veuve. La machine s’est emballée. Elle a besoin de toujours plus de sang.
« Les droits de l’homme sont faits non pour les contre-révolutionnaires, mais seulement pour les sans-culottes », avait déjà dit Collot d’Herbois qui, depuis, a pu éprouver ce que cette maxime avait de particulièrement cruel.
C’est comme un roman noir. Une première version de Games of thrones...