Une affaire si facile, par Francis Szpiner, Paris, Le Cherche-Midi, 2020, 152 pages, 17,75 euros.
Secret défense, par Hervé Temine, Paris, Gallimard, 182 p., 18 €.
Le mot « aveu » commence comme « aveuglement », et bien souvent cela y conduit.
« Maître, j’ai tué mon mari ».
Une petit phrase toute simple, annonciatrice d’une affaire si facile.
Martine est une femme ordinaire. Excellente et dévouée secrétaire dans une entreprise prospère, très appréciée de son patron. Mariée à un homme un peu hâbleur, bon vendeur de voitures. Mère d’un petit garçon de six ans. Ils occupent tous trois un pavillon de banlieue, selon la formule consacrée.
Cela c’est la façade. Derrière celle-ci, il y a une réalité plus sordide. Depuis la naissance de leur fils, l’alcôve est devenue un enfer. Il y eût d’abord des pratiques de plus en plus violentes, sodomie et coups. Puis de l’échangisme, d’abord dans des lits, puis sur des capots de voitures, dans les bois. Avec toujours des coups. Avilissement, abêtissement.
Ce matin, après une nouvelle tentative de sodomisation, Martine a craqué. Elle a décroché le fusil de son chasseur de mari et lui a balancé une bonne décharge de chevrotines. Comment imaginer une affaire plus limpide ?