Suivez mes commentaires sur l'actualité de la justice et des barreaux

  • Horizon 2025 - Un plan pour l'avenir de la profession - Un Congrès. - Mot du président - 21/05/2015

    Deux hommes, deux femmes ; deux de la capitale, deux de la province ; deux néerlandophones, deux francophones ; deux issus de « grands » cabinets, deux de petites structures.
     
    Françoise Lefèvre, Jacqueline Oosterbosch, Philippe De Jaegere et Frank Judo ont accepté, à la demande d’AVOCATS.BE et de l’O.V.B., de rédiger un plan pour l’avenir de la profession d’avocat en Belgique. Ils ont, pour le rédiger, convoqué et entendu plus de 60 témoins, issus des milieux économiques, politiques, sociaux, professionnels, publics, et, bien sûr, judiciaires.
     
    Ils nous dessinent le profil de l’avocat belge de 2025, celui au service duquel le justiciable de 2025 souhaitera faire appel, celui qui sera encore capable de jouer son rôle social : conseiller, concilier, défendre.
     
    C’est un plan de guerre.
     
    Il doit constituer la base de la réflexion de notre congrès du 29 mai 2015 à Louvain-la-Neuve. Il vous sera remis dans votre farde de documentation. Vous pouvez le découvrir dans cette Tribune, dès aujourd’hui.
     

  • Somme toute (Mémoire à la barre), de Xavier Magnée

    Somme toute (Mémoire à la barre), par Xavier Magnée, Bruxelles, Avant-propos, 2014, 160 p., 16,95€

     

    « Dans le labyrinthe des apparences, la route est secrète. À ma façon, je dis la vérité ».

    Cela commence par une leçon d’humilité. Un innocent coupable que l’on croit finalement innocent et qui est pourtant coupable.

    Être avocat, c’est d’abord écouter, entendre, comprendre. Avant de parler. De dire une vérité.

    Écouter ces hommes et ces femmes qui ont perdu le fil de leur vie, qui le cherchent, qui ne le trouvent pas toujours.

    C’est un livre de souvenirs. Ceux d’une vie d’avocat. Des ombres qui passent. Des ombres d’hommes, malmenés, malmenant… Des ombres d’hommes, pas de carton.

    Les ombres de grands avocats aussi. Ceux que Xavier Magnée a côtoyés : Van Pé, Libiez, Verbruggen, De Gavre, Lafarge, Vergès, Tixier-Vignancour, …

    L’humanité se détache. Elle n’est pas toujours rose. Mais pas toujours sombre non plus.

    « Voyez-vous, le procès, surtout le procès pénal, c’est la guerre. Il faut des lois pour cela. Mais, pour les écrire, serait-il déraisonnable de prendre l’avis de quelques troupiers revenant du feu ? Ils sont, eux, les soldats de la vérité. Et l’avocat reste le seul contre-pouvoir légitime ».

    Ne pas oublier…

  • Resserrer la justice sur ses fondamentaux ? Pour faire la chasse aux chômeurs ??? - Mot du président - 07/05/2015

    Au moment où vous lirez ces lignes, vous saurez qui a gagné The Voice. Au moment où je les écris, je l’ignore encore.
     
    Alors : Charlotte, Marine, Emir ou Theo ?
     
    Permettez-moi de penser que, pour des raisons diverses, on parle trop des trois premiers. Est-ce Marine qui provoque le pire ? Ou ceux qui lui tendent leurs micros (il est vrai qu’il y a quelques pannes) ?
     
    C’est donc du quatrième que je voudrais vous entretenir. Il propose que les inspecteurs de l’ONEm puissent désormais procéder à des contrôles domiciliaires sans préavis, pour vérifier si les chômeurs qui se déclarent isolés le sont réellement.
     
    Je ne m’exprimerai pas sur le fond. D’une part, on peut se demander quel intérêt il y a d’organiser pareils contrôles s’ils sont précédés d’un préavis de dix jours, comme si le but était réellement de ne surprendre que ceux qui sont trop… maladroits. D’autre part, spécialement dans une société où il est de plus en plus fréquent que les deux membres d’un ménage aient la même aspiration au travail, on peut se demander pourquoi des travailleurs qui ont cotisé de la même façon reçoivent des allocations différentes, selon qu’ils sont isolés ou cohabitants. 
     

  • La juge de trente ans, Céline Roux

    La juge de trente ans, par Céline Roux, Paris, Seuil, collection Raconter la vie, 2014, 80 p., 5,90€.

    « Mes jambes flanchent, mes mains tremblent, mes joues me brûlent. Tenir droite, avancer, faire confiance à mon corps et me laisser guider … ». Première audience d’une juge de trente ans.

    Comment peut-on juger quand on trente ans ? Quand on pas encore vécu ? Quand on doit encore découvrir la misère humaine, les infidélités, les trahisons, la méchanceté gratuite, la cruauté, bref tout ce qui fait l’humanité ? Pour être juge, la vie il faut l’avoir vu grouiller. Dans tous les coins.

    « Vous êtes juges des enfants et  vous n’avez pas d’enfant. Comment pouvez-vous savoir ? … Ce genre de discours ne la déstabilise pas. On ne demande pas à un juge d’application des peines d’avoir été condamné… ». Ouais. Peut-être, quand même, que les deux situations sont différentes. Ou qu’il faudrait que les juges d’application des peines sachent ce qu’est la prison …

    C’est clair, j’étais prévenu en ouvrant ce livre.

    Mais quel texte lumineux !

    Juge solitaire, juge solidaire, juge au féminin, juge écrasée, juge égarée, juge engagée. Une vraie profession de foi.

  • Y a-t-il trop d'avocats en Belgique ?

    L'avocat anversois Jan Dijck a dénoncé un trop grand nombre d'avocats en Belgique. 15 pour 10.000 habitants. Beaucoup plus qu'en France et aux Pays-Bas. Ce qui induirait une concurrence sauvage.

    Je lui réponds. Plus qu'en France et aux Pays-Bas, oui, mais nous sommes dans la moyenne européenne. Il y a bien plus d'avocats par habitants en Allemagne, au Luxembourg et, surtout, en Italie ou en Espagne.

    Il est vrai que la Commission européenne a libéralisé la publicité et, même, à certaines conditions, le démarchage. Mais cela ne signifie pas qu'il y aurait pour autant trop d'avocats par rapport à la demande de justice.

    Ce qui est exact, en revanche, est que la population a de plus en plus de peine à supporter le coût d'un procès.

    Rendez-vous le 29 mai pour en parler et agir. L'avenir est abstrait ? Rendons-le concret.

    #Agissons.

     

    Lire l'article sur Justice en ligne

  • Justice pour le Palais – Un campus Poelaert pour le justiciable, Jean-Pierre Buyle et Dirk Van Gerven

    Justice pour le Palais – Un campus Poelaert pour le justiciable, Jean-Pierre Buyle et Dirk Van Gerven (éd.), Bruxelles, filipson éditions, 2014, 2 x 51 p., 20€.

     

    Jean-Pierre Buyle et Dirk Van Gerven sont des croisés !

    Et ils sont aussi des plaideurs bien racés.

    Dans ce beau petit livre, illustré par des dessins de François Schuiten (dont on se rappelle qu’il a fait du Palais de Poelaert le Palais des trois pouvoirs dominant son Brüsel), Gal et Ever Meulen et des photographies de Marie-Françoise Plissart, ils prennent avec brio la défense de ce mastodonte un peu fou, issu de l’imagination d’un jeune architecte visionnaire de milieu du XIXe siècle.

    Il s’agissait, après deux révolutions (celles de 1789 et 1830), de marquer la place de la Justice dans ce petit État indépendant qui venait de naître au cœur de l’Europe. Le législatif et l’exécutif avaient leurs Palais. Le judiciaire aurait le sien. Monumental. Avec des dimensions dignes des grands anciens imaginés par H.P. Lovecraft. Pour que l’individu s’y sente petit mais pas écrasé.

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