Suivez mes commentaires sur l'actualité de la justice et des barreaux

  • J’ai des soldats sous mes ordres – Deux mystères évangéliques

    J’ai des soldats sous mes ordres – Deux mystères évangéliques, par François Sureau, Paris, éditions Salvator, 192 pages, 18 €.

     

    « La justice est-elle moins violée quand on la refuse à un seul homme plutôt qu’à deux mille ? Nos maîtres en philosophie ne nous ont-ils pas appris à préférer la justice à tout, fût-ce au prix du ciel s’écroulant sur nos têtes ? »

    Que serait-il advenu si Ponce Pilate avait su ? Qu’en livrant Jésus de Nazareth au sanhédrin, il permettrait à une vague immense de se soulever, qui balaierait l’empire romain, qui serait cause de tant de morts, tant de massacres, tant de guerres, qui ferait émerger un monde nouveau ? Mais pouvait-il échapper à son destin ? Et si même, qui dit que notre monde eût été différent ? Ce Pilate aurait-il pu sauver l’amour ?

    François Sureau, dont j’ai déjà rendu compte, dans ces colonnes, du fulgurant Le chemin des morts, nous livre deux réflexions ignaciennes sur le monde, la foi, la connaissance. Prenant pour point de départ un récit de Roger Caillois consacré à Ponce Pilate, il revient sur une des mythes les plus puissants de notre histoire.

  • Ceci n'est pas un testament...

    C’est donc la dernière fois que le plaisir m’est donné de m’adresser à vous en ma qualité de président d’AVOCATS.BE.

    Alors que nous sommes toujours dans l’euphorie d’un retentissant succès de nos diables.

    Alors que nous titubons toujours sous le coup du Brexit.

    Nous oublierons vite le premier, en espérant bien sûr qu’il soit suivi d’autres.

    Mais nous ne pourrons oublier le second. Un ami me disait : c’est comme la chute du mur de Berlin, mais à l’envers ! Comme dans Le seigneur des anneaux, un mal diffus s’est réveillé, fait de populisme, de nationalisme, de souverainisme, de démagogie, de xénophobie, de repli et de haine. Il semble s’insinuer dans toute l’Europe, des rives du Bosphore jusqu’au nord d’Albion. Et même bien au-delà…

    Il va falloir nous unir, les hommes, les nains, les elfes, les hobbits et les magiciens, si nous voulons contrer ce mal renaissant. Faire preuve de générosité, d’engagement, de lucidité, de combativité. Lever la tête du bout de nos pantoufles et regarder la ligne d’horizon. Comprendre que ce dont nous avons besoin ce n’est pas moins d’Europe mais plus d’Europe. Et surtout, d'une Europe plus en prise avec ses citoyens. D'une Europe plus sociale et plus juste.

    « Tout ce que nous avons à décider, c’est quoi faire du temps qui nous est imparti », disait Gandalf.

    C’est vrai pour notre monde. C’est vrai pour notre barreau.

  • À côté de la montre en or ? - Mot du président - 16/06/2016

    « Réussir à créer une intelligence artificielle serait un grand évènement dans l’histoire de l’homme. Mais ce pourrait aussi être le dernier… ».

    Cette phrase de Stephen Hawking, délicieusement provocante, forme, avec quelques autres, la base du dernier essai de Luc Ferry : La révolution transhumaniste. Comment la technomédecine et l’ubérisation du monde vont bouleverser nos vies.

    L’homme de demain sera-t-il un hybride, génétiquement modifié, informatiquement augmenté, universellement connecté ? Des promesses fécondes, mais aussi des projets délirants et des dangers effrayants.

    Nous n’en sommes pas encore là.

  • Le peuple en a marre ! - Mot du président - 02/06/2016

    « Grève politique », « Jusqu’à ce que le Gouvernement tombe », « Prise en otage des étudiants, des travailleurs, des indépendants, des citoyens, des détenus, … », « Égoïsme corporatiste de fonctionnaires nantis », « Autisme gouvernemental », …

    Quelques titres ou formules, pris pas tout à fait au hasard, parmi ceux qui fleurissent dans nos journaux.

    « Le peuple en a marre ». Oui, mais de quoi ? De la politique de ce Gouvernement, qui veut à tout prix réduire les dépenses publiques, en sacrifiant des postes qui, forcément, profitent à beaucoup (et souvent aux plus défavorisés) ? Ou de ces grèves incessantes, qui apparaissent de plus en plus comme politiques et qui paralysent le pays en prenant en otage d’autres « plus défavorisés », voire, souvent, les mêmes.

    « Un député, un ministre qui fait grève, ça n'existe pas. Un juge ne fait pas grève, car un juge c'est l'État. En plus, des règles interdisent la coalition de fonctionnaires, le déni de justice. Je ne dis pas que ces règles seraient applicables en l'espèce, mais elles incarnent des valeurs que nous sommes attachés à respecter », disait Jean de Codt il y a quelques jours à l’occasion d’une émission de télévision mémorable.

    Il a donc finalement été entendu. Les associations représentatives des magistrats ont opté pour un mode de protestation plus symbolique, en phase avec les propos du plus haut magistrat du pays.

  • Spectacle et Justice : regards croisés sur la justice pénale belge

    Spectacle et Justice : regards croisés sur la justice pénale belge, par K. Vanhaesebrouck, Chr. Guillain et Y. Cartuyvels (éd.) Bruxelles, Racine / Lannoo Campus, 2015, 216 pages, 29,99€.

    « La justice est sans aucun doute un des domaines les plus importants et les plus complexes de toute notre organisation sociale. Et pourtant, tous les acteurs s’accordent pour dire que la justice ne tourne pas rond : le système est désespérément obsolète, manque de ressources et de personnel, n’ose pas s’attaquer aux priorités, ce qui entraîne une énorme perte de temps, tout comme il s’abstient généralement de traiter des problèmes à la racine (le plus souvent d’origine sociale). Beaucoup d’intervenants judiciaires ont dès lors le sentiment qu’ils n’ont fait qu’entretenir l’illusion de rendre la justice, alors que le disfonctionnement du système leur crève les yeux en permanence ».

  • Carte blanche : libérez Ramazan Demir et Ayse Açinikli !


    350 signataires, dont de nombreux bâtonniers et présidents de barreaux publient dans Le Monde un appel à la Franec pour qu'elle intervienne en faveur de la libération des avocats turcs Ramazan Demir et Ayse Açinikli, emprisonnés arbitrairement depuis deux mois en Turquie.

    http://mobile.lemonde.fr/idees/article/2016/05/25/la-france-ne-peut-pas-...

  • Motion de l'OVB et d'AVOCATS.BE du 19 mai 2016

    Réunis ce 19 mai 2016 à Bruxelles, sous la présidence de Dominique MATTHIJS, président de l'O.V.B., et de Patrick HENRY, président d'AVOCATS.BE, les Bâtonniers de Belgique ont adopté une motion commune appellant le Gouvernement à préserver le financement des prisons, de l'ordre judiciaire et de l'accès à la Justice.

    Le texte de cette motion est joint à cet article.

    Il a fait l'objet d'une couverture de presse :

    http://m.lalibre.be/actu/belgique/greve-dans-les-prisons-les-barreaux-au...

    Ecoutez aussi le Forum de l'Info du 18 mai 2016, où j'interviens avec Vincent Macq, Manuella Cadelli et Hakim Boularbah :

    https://www.rtbf.be/auvio/detail_le-forum?id=2110905

    Sur le même sujet, une itw dans Libération le 18 mai 2016

    http://fr.slideshare.net/Avocatsdumonde/crise-dans-les-prisons-itw-dans-...

  • Chroniques de prétoire

    Chroniques de prétoire, par Michèle Bernard–Requin, Paris, 2011, Les carnets de l’info, 205 p., 17 €.

     

    « Personne ne peut vivre impunément aussi longtemps dans ces tristes palais dits « de justice » sans éprouver un jour le désir impérieux d’en sourire, de dessiner à la fois quelques caricatures qui sont autant de dénonciation des impostures quotidiennes et de raconter les instants tragicomiques qui soudain, par inadvertance, viennent surprendre le juge et l’avocat ».

    Voilà le projet, posé en quelques lignes.

    Michèle Bernard–Requin a été avocat (et secrétaire de la Conférence au barreau de Paris), puis substitut. Ensuite, elle a décidé de boire le verre des juges et est devenue magistrat, notamment présidente de cour d’assises. Devant, dans les coulisses, sur le côté, au centre, elle est donc un témoin privilégié, puisqu’elle a participé à la justice sous tous les angles.

    Le but n’est pas d’analyser, de dénoncer, de prêcher ou de convertir. Il s’agit, plus simplement, de dresser un tableau pointilliste, par petites touches d’humanité, en comptant des historiettes ou des anecdotes.

  • Assez ! - Mot du président - 19/05/2016

    Nous l’avons dit et redit : la situation de nos prisons est intolérable !

    Des détenus entassés, parfois à trois, dans des cellules de 9 m². Pas de sortie extérieure (au mieux, un préau d’une demi-heure tous les cinq jours). Pas de douche (au mieux, une tous les trois jours). Pas de communication téléphonique (au mieux, une tous les deux jours, pour autant que leur compte ait été suffisamment alimenté avant le début de la grève). Trois repas servis en un. Pas de visite de la famille (et donc pas de linge…). Quasi pas de visite d’avocats. Quasi pas de transfert au Palais, donc pas d’audience, pas de plaidoirie, pas de jugement, pas de libération … Et en plus, il y a eu quelques jours bien chauds pendant cette période.

    Tous cela dans des prisons qui sont souvent vétustes.

  • Prisons : AVOCATS.BE interpelle le Gouvernement

    A la suite de la viste de la prison de Forest que j'ai effectuée en compagnie du Bâtonnier de Bruxelles français, Stéphane Boonen, les douze bâtonniers francophones et germanophone de Belgique ont adressé au Gouvernement une interpellation solennelle.

    La Belgique engage sa crédibilité internationale si elle ne prend pas les mesures indispensables pour assurer le respect des droits élémentaires des prisonniers.

    Cette visite a bénéficié d'une couverture médiatique importante :

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