Suivez mes commentaires sur l'actualité de la justice et des barreaux

  • ASF : 30 ans devant soi

    Dans le Forum du barreau de Bruxelles, je publie un article retraçant les 30 années d'expériences d'Avocats sans Frontières, en traçant quelques perspectives d'avenir à partir du colloque des 12 et 13 octobre 2022, Lawyering for change

  • Réparer ou punir, par Bruno Dayez

    Réparer ou punir, par Brunol Dayez, Bruxelles, Samsa édition, 2022, 66 pages, 8 euros.

    Une revendication dans le chef des victimes est première et, dans un certain nombre de cas, se suffit pratiquement à elle-même : la reconnaissance par le prévenu ou l’accusé de sa propre culpabilité, qui conditionne leur propre reconnaissance en tant que victimes. La plupart d’entre elles, en demandant justice, ne sont nullement avides d’une répression impitoyable. S’il ne tenait qu’à elles, le coupable s’en sortirait souvent à moindres frais… pourvu qu’il avoue !

    Nous avons tout faux. Notre système répressif manque tous ses objectifs.

    Bruno Dayez nous a déjà exposé pourquoi nos juridictions correctionnelles ne servaient qu’à sanctionner, écarter, désocialiser, exclure les plus faibles, sans jamais – ou si rarement –  contribuer à les reclasser. Nos prisons sont des mouroirs, des écoles du crime. Ceux qui en sortent sont des récidivistes en puissance ou des parias.

    Mais il y a pire encore. Les jugements qu’elles prononcent n’ont même pas pour effet de soulager les victimes. Ce que celles-ci cherchent, c’est d’abord la reconnaissance du mal qui leur a été fait. Bien au-delà d’une indemnisation qui ne sera de toute façon que symbolique. On ne remplace pas par de l’argent – si on finit par le percevoir, puisque la plupart des délinquants sont de toute façon insolvables… – la perte d’un être cher, ni celle d’un organe.

  • L'avocat était une femme par Julia Minkowki et Lisa Vignoli

    L'avocat était une femme, par Julia Minkowski et Lisa Vignoli, Paris, JCLattès, 2021, 198 p, 18 €.

    Il m'est souvent arrivé, en lisant des dossiers criminels trash, de songer « mais qui a pu commettre un acte aussi terrible ? » et, plus tard, d'arriver en prison et de rencontrer le type, là, en jogging devant moi, qui me dit « bonjour maître » et avec lequel je parle de tout et de rien. En réalité, il pourrait être vous ou votre voisin du dessous.

    C'est Céline Lasek qui parle. Une des neuf avocates que sa consœur Julia Minkowski a interrogées, avec le concours de la journaliste Lisa Vignoli, en leur demandant de leur parler de « l'affaire de leur vie ». Et ce qu'elle dit, tous les avocats qui pratiquent, au moins un peu, le droit pénal, l'ont vécu : les monstres sont souvent des hommes ordinaires.

    Dans certaines conditions, les pénalistes ne sont pas des êtres humains comme les autres, précise Corinne Dreyfus-Schmidt. Et c'est vrai qu'il s'agit d'un métier un peu à part, même au sein de notre profession.

    https://latribune.avocats.be/fr/l-avocat-etait-une-femme-par-julia-minko...

  • Le droit dans la littérature française, par Jean-Pol Masson

    Le droit dans la littérature française, par Jean-Pol Masson, Bruxelles, Larcier, 2022, collection Petites fugues, 742 pages, 40 euros.

    Nous autres, dont les yeux sont grands ouverts sur le monde, qui vivons ici, dans ce palais de la justice qui est l’égout de la société, où viennent échouer toutes les infamies, nous autres qui sommes les confidents de toutes les hontes, les défenseurs de toutes les gredineries humaines, les soutiens, pour ne pas dire souteneurs, de tous les drôles et de toutes les drôlesses, depuis les princes jusqu’aux rôdeurs de barrières, nous qui accueillons avec indulgence, avec complaisance, avec une bienveillance souriante, tous les coupables pour les défendre devant vous, nous qui, si nous aimons vraiment notre métier, mesurons notre sympathie d’avocat à la grandeur du forfait, nous ne pouvons plus avoir l’âme respectueuse.

    Ainsi parle Maupassant des avocats (L’assassin, in Contes et nouvelles). Bernanos est plus critique :

    Mais, monsieur le marquis, est-ce qu’il est permis aux avocats de calomnier tant qu’il leur plaît ? Est-ce qu’il n’y a point de justice contre eux ? Si j’avais pu prévoir toutes les amertumes que cette affaire entrainerait, je vous proteste que je n’aurais jamais consenti à ce qu’elle s’entamât (La religieuse).

  • Nadia Fiorani, avocate en danger

     

     

     

     

     

     

     

     

    Nadia Fiorani est une avocate italienne du barreau de Piacenza.

    Nadia Fiorani a été commise d’office au mois d’août pour assurer la défense d’un guinéen de 27 ans, Sekou Souware, accusé d’avoir tenté de violer, en pleine rue, une ukrainienne de 55 ans. Le jeune homme nie les faits, assurant avoir simplement voulu aider cette dame à se relever après qu’elle fut tombée, mais les images des caméras de surveillance ne semblent guère lui être favorables.

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