Suivez mes commentaires sur l'actualité de la justice et des barreaux

  • Mohammad Habibi, avocat en danger

    Mohammad Habibi est avocat iranien.

    Défenseur des droits humains qui est porte-parole et membre du conseil d'administration du Syndicat des enseignants de Téhéran, Mohammad Habibi a été arrêté et condamné à plusieurs reprises pour ses activités syndicales et de défense des droits humains depuis 2018. En outre, il a été licencié de son poste d'enseignant en raison de sa campagne en faveur des droits des enseignants et des enfants et de son rôle actif au sein du Conseil de coordination des associations professionnelles d'enseignants iraniens.

  • Couleur et droit, par Jacques Larrieu

    Les rapports entre le droit et la couleur sont nombreux. Parfois la couleur dit le droit (c'est le cas des panneaux routiers, des feux de circulation, des cartons des arbitres sportifs, des balises maritimes...). Parfois la couleur dit le statut (c'est le cas des casques bleus, des drapeaux blancs, des croix rouges, vertes ou blanches...). Parfois c'est le droit qui dit la couleur (à Wimbledon, on joue en blanc ; un piment d'Espelette, c'est rouge ; les anneaux olympiques ont cinq couleurs standard). Parfois la couleur est saisie par le droit (les semelles rouges des souliers Louboutin sont protégées par le droit, comme l'outrenoir d'Anish Kapoor, et tant d'autres).

    Jacques Larrieu, professeur en droit de la propriété intellectuelle et de la concurrence, s'est livré à ce curieux inventaire des liens entre le droit et la couleur.

    Couleur et droit par Jacques Larrieu | La Tribune (avocats.be)

  • Tang Jitian, avocat en danger

    Tang Jitian est avocat chinois.

    Avocat renommé et défenseur, notamment, des membres de la secte religieuse Falun Gong, Tang Jitian fut l’un des premiers avocats chinois à se voir retirer sa licence. En 2011, il a été enlevé par la police de Pékin avec une cagoule noire puis soumis à une privation de sommeil et à une exposition prolongée au froid de l'air conditionné. Après avoir été libéré environ un mois plus tard, il avait perdu plus de 30 kilos et développé une tuberculose pulmonaire.

  • Considérant, Revue du droit imaginé

    Considérant, Revue du droit imaginé, sous la direction de Nicolas Bareït et Damien Connil, Paris, Classiques Garnier, 2022, 294 pages, 38 €.

    Le coupable condamné à mort pour parricide, sera conduit sur le lieu de l’exécution, en chemise, nu-pieds, et la tête couverte d’un voile noir. Il sera exposé sur l’échafaud pendant qu’un huissier fera au peuple lecture de l’arrêt de condamnation ; il aura ensuite le poing droit coupé, et sera immédiatement exécuté à mort (article 13 du Code pénal de 1810).

    Le parricide : crime suprême, crime contre l’ordre naturel, crime reconnu comme tel dans la plupart des civilisations, de la nôtre, judéo-chrétienne, aux orientales, marquées par le confucianisme.

    La revue Considérant, publiée une fois par an à Paris, se sous-titre elle-même « Revue de droit imaginé ». Elle explore les relations entre civilisations, littérature et droit. J’ai choisi de vous parler de son numéro 4, publié en 2022. Les numéros précédents avaient porté sur les thèmes « Représenter le droit » (2019), « L’élu » (2020), « L’erreur judiciaire » (2021). Le numéro 2023 est consacré au droit constitutionnel. C’est donc le parricide qui est l’objet de l’édition 2022. Il est disséqué au travers de neuf contributions, qui puisent leurs inspirations dans des domaines très divers, de l’histoire du droit au cinéma, en passant notamment par la sociologie et l’anthropologie.

  • Avocat des flics, par L-F Liénard et Avocat des libertés, par Y. Bouzrou

    Avocat des flics, par Laurent-Frank Liénard, Paris, Nouveau Monde éditions, 2022, 300 p., 18,90 €.

    Avocat des libertés, par Yassine Bouzrou, Paris, Nouveau Monde éditions, 2022, 336 p., 18,90 €.

    Ils ont énormément de points communs, à commencer par leur farouche esprit d'indépendance, leur engagement sans faille, leur parfaite maîtrise non seulement des règles du droit pénal et de la procédure pénale, mais aussi des domaines d'expertise qu'ils sont amenés à discuter dans le cadre des procès qui leur sont confiés, comme la balistique par exemple. Ils acceptent des causes difficiles, « sensibles » : de celles qui vous valent des menaces de mort[1].

    Ils sont donc pleinement avocats. Du genre combatif. Ils ont d’ailleurs tous deux pratiqué la boxe.

    L'un défend généralement les policiers, l'autre les victimes de violences policières illégitimes.

    Comme ils sont avocats, ils ont des points de vue différents. Mais ceux-ci ne sont pas forcément incompatibles. Ils ne nous parlent d'ailleurs pas des mêmes affaires, ou très rarement.

  • Women, Life, Freedom, par Nasrin Sotoudeh

    Women, Life, Freedom, par Nasrin Sotoudeh, Ithaca et Londres, Cornell University Press, 2023, 70 p., 7.99$[1].

    Quant au fait d'apparaître sans hijab en public, l'accusée est condamnée à septante quatre coups de fouet, conformément à l'article 638 du Code pénal islamique ; quant à la diffusion de fausses informations dans le but de manipuler le public, l'accusée est condamnée à trois ans d'emprisonnement et à septante quatre coups de fouet, conformément à l'article 698 du Code pénal islamique ; quant au trouble de l'ordre public, l'accusée est condamnée à deux ans d'emprisonnement, en tenant compte des jours déjà passés en détention.

    Ainsi prononcé à Téhéran, le 3 novembre 2018, par la 28e chambre du tribunal révolutionnaire.

    Il était reproché à Nasrin Sotoudeh d’avoir « publié une déclaration et demandé la tenue d'un référendum sous la supervision de l'ONU » en vue d’obtenir une modification de la Constitution remplaçant l’actuel système de la République islamique, en compagnie, notamment, de Shirin Ebadi, ancienne prix Nobel de la paix (2003), et de Narges Mohammadi, qui vient de recevoir à son tour cette distinction.

Pages