Suivez mes commentaires sur l'actualité de la justice et des barreaux

  • Hong Kong blues, par Alain Berenboom

    Hong Kong blues, par Alain Berenboom, Genèse édition, 2017, 317 p., 23,50 €.

    « Les exigences de la procédure sont parfois tortueuses … Autrement dit, la justice est incompréhensible. Comme dans tout pays civilisé ! Si vous vous retrouvez en prison, pas d’inquiétude, ce sera pour de bonnes raisons … ».

    Ce n’est pas un roman policier. Oui, il y a une morte, un commissaire et une enquête. Mais ils ne sont ni les personnages principaux, ni le véritable ressort de l’histoire. Les personnages principaux ce sont, d’abord, Marcus Deschanel, écrivain plus ou moins raté (plutôt plus que moins d’ailleurs : si son premier roman lui a valu une certaine notoriété, depuis, il court derrière son passé) qui échoue un peu par hasard à Hong Kong, et puis celle-ci même, cette ville coincée entre deux empires, deux civilisations, comme enserrée dans un étau.

    À peine arrivé à Hong Kong, Marcus s’est fait voler son passeport. Et il est reparu quelques heures plus tard, dans le sac à main d’une jeune manucure assassinée … Le voici donc coincé là-bas, avec très peu d’argent, un avocat qui semble juste bon à faire tourner son time sheet et, pour tout soutien, une aussi énigmatique qu’évanescente policière qui, d’une façon surprenante, semble l’avoir pris en sympathie. À moins que … ?

  • Le secret professionnel des travailleurs sociaux est menacé

    Je participais, ce 8 février 2017, à l'émission de Fabienne Vande Meerssche, le Forum de l'Info, sur la première, en compagnie de Yvon Englert, recteur de l'ULB, Georges Dallemagne, député CDH, et Jean Spinette, président des CPAS Bruxellois.

    Retrouvez ici ce débat (mon intervention, à partir de la minute 41).

    http://www.rtbf.be/auvio/emissions/detail_midi-premiere-le-forum?id=8635

     

  • Récit d'un avocat, par Antoine Bréa

    Récit d’un avocat, par Antoine Brea, Québec, Le Quartanier, 118 p., 13 €.

    « De toute façon, il faut le reconnaître, j’étais dans un état de grande nervosité. J’allais entrer pour la première fois en prison et me tenir en présence d’un assassin. L’idée m’impressionnait et en même temps me plaisait ».

    Un jeune avocat se voit chargé d’assurer la défense d’un kurde, condamné – une quinzaine d’années plus tôt – à trente ans de prison pour un assassinat atroce. Il craint d’être renvoyé en Turquie à l’issue de sa détention, certain qu’il y serait attendu par un comité d’accueil qui n’aurait rien de charmant.

    Cette mission va fortement l’ébranler. Que peuvent réellement un avocat, la justice, le droit, pour un criminel de droit commun immigré, isolé, coupé de toutes ses racines ?

    Il y a une petite musique interne dans ce livre, faite de mélancolie, de solitude et de désespérance.

  • Journée de l'avocat en danger : une lettre commune au président Xi Jinping

    A l'occasion de la journée de l'avocat en danger, les présidents et bâtonniers des barreaux  et associations d'avocats du monde adressent une lettre commune au président de la République populaire de Chine : disparitions, emprisonnements, tortures, non renouvellements de licences professionnelles, privations de nourriture, d'eau, de sommeil, de médicaments, refus d'accès à un avocat librement choisi, confessions forcées, harcèlement, intimidations des membres de la famille, ...

  • Tabou, par Ferdinand von Schirach

    Tabou, par Ferdinand von Schirach, Gallimard, 2016, 227 p., 19 €.

    « Tu ne comprends donc pas ? Je faisais fausse route. La beauté n’est pas la vérité… La vérité est atroce, elle a l’odeur du sang et des excréments. Elle est le corps éventré, elle est la tête arrachée de mon père ».

    Ainsi se termine Vert, le premier des quatre volets de ce conte (plutôt que roman à mon estime).

    Sebastian von Eschburg avait dix ans quand son père s’est tiré une salve de chevrotines dans la tête. Il est devenu un homme peu sociable, peu cernable, mais aussi un photographe réputé, dont les œuvres s’arrachent à des prix très élevés. La dernière est inspirée par un travail de Sir Francis Galton qui, au début du XIXe siècle, tenta d’isoler les caractéristiques physiques du mal en superposant et fusionnant les photos de nombreux criminels. Il n’obtint que le même résultat que Sebastian lorsque celui-ci fit de même en superposant les corps de dix-huit jeunes femmes : l’image de la beauté.

    Pour lire la suite

  • En cause Alfred Dreyfus contre La légion du déshonneur

    En cause de Alfred Dreyfus contre La légion du déshonneur, par Roger Lorent et Christian Jassogne, UMons, CIPA, 2015, 252 p., 10 € (à commander par courriel à CIPA@umons.ac.be).

    « Aucun de nous ne peut dire qu’il n’y aura plus d’affaire Dreyfus… Parce que nous devons être à chaque instant sur le qui-vive, restons perpétuellement méfiants. Écartons les apparences, discutons les évidences, récusons les bonnes consciences. C’est parce que l’erreur est la compagne invisible et obstinée de la justice que je me suis attardé … dans l’ombre discrète d’un forçat qui était innocent ».

    « Si le milieu professionnel en charge d’une enquête est trop homogène, le risque de la pensée unique transformant une hypothèse en présomption puis en conviction, est important et celui qui se place à contre-courant traverse inévitablement des moments difficiles… ».

    Au moment où j’écris ces lignes, s’ouvre à Istanbul le procès d’Asli Erdogan, à Pékin celui de Jiang Tianyong, à Bujumbura celui de nos confrères Armel Niyongere, Lambert Nigarura, Dieudonné Bashirahishize et Vitale Nshimirimana. Et Ali Shariati et Arash Sadegi, deux pacifistes iraniens, en sont à leurs 70e et 62e jours de grève de la faim dans leurs geôles. Tout comme Raif Badawi en Arabie Saoudite. Quelques noms parmi, malheureusement, beaucoup d’autres…

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