Droits de l'homme

Les quatre vérités du procès pénal, par Bruno Dayez

Les quatre vérités du procès pénal, par Bruno Dayez, Bruxelles, Samsa, 2023, 64 pages, 8 €.

Le jugement est donc, du point de vue de la vérité, sa propre fin. Il se suffit à lui-même. Quel qu’il soit, il fera autorité. Après avoir clôturé les débats, le tribunal s’en est allé délibérer seul. L’effet utile de sa décision n’est pas à chercher du côté de la vérité ; il consiste essentiellement en ce que le procès s’est tenu. Il est achevé une bonne fois pour toutes. Son bénéfice principal est d’avoir mis un terme à ce qui l’avait suscité. En d’autres termes, que le jugement soit – ou non – conforme à la vérité est relativement anecdotique puisqu’il n’y a aucun lieu où se tenir pour en juger. Beaucoup plus essentiel est le fait que tout jugement quelconque, assimilé d’office à la vérité par l’effet d’une fiction juridique, ne puisse jamais être remis en question et force le respect.

Peut-être touchons-nous là deux des causes majeures de la crise que connaît aujourd’hui notre société.

Tout d’abord, faute de moyens, les procès se font rares. Et lorsqu’un conflit reste ainsi sans solution, parce que le ministère public a, bon gré, mal gré, classé sans suite, c’est une plaie qui reste ouverte, qui continue de saigner, de s’infecter, de contaminer.

Saleh Nikbakht, avocat en danger

Saleh  Nikbakht est un avocat iranien.
Également professeur d’université, Saleh Nikbakht est avocat à Téhéran. Président de la Société des Prisonniers Politiques, il a défendu des politiciens poursuivis par le régime, tels Hashem Aghajari, Abbas Abdi, Emad Baghi ou des candidats aux élections présidentielles de 2009.

Les contemplées, par Pauline Hillier

Les contemplées, par Pauline Hillier, Paris, La Manufacture de livres, 2023, 184 pages, 18,90 euros.

Je suis sale de cette nuit dans la crasse de la Geôle. Sale des regards concupiscents des gardiens. Sale de la fouille à nu. Sale de l’air que je respire, inspiré et expiré par trente bouches avant moi. Sale d’avaler leurs haleines, l’intérieur de leur corps, le souffle de leurs entrailles. Sale de ces inconnues autour de moi, de leurs chairs ramollies qui frôlent les miennes, de leur proximité, de leur omniprésence dans mon champ de vision. Tout me dégoute.

Ainsi commence la détention de Pauline Hillier à la Manouba, la prison pour femmes de Tunis. Pourquoi est-elle là ? Peu importe. Elle ne le dira qu’en toute fin d’ouvrage et ce n’est pas important.

Ce qui importe c’est la bête. La Manouba. La prison. Et ceux qu’elle avale, qu’elle humilie, qu’elle broie, qu’elle réduit à la condition de bête sauvage. Machine à extirper la dignité, à nier l’humanité.

Pourtant, dans ce lieu clos, vivent des femmes. Elles ont tué, elles ont volé, elles ont escroqué, elles ont été violées et elles ont osé le dénoncer. Elles sont coupables ou victimes. Elles ont été condamnées à la réclusion, à être des recluses. Certaines en deviennent folles. D’autres gèrent, s’adaptent, se créent un nouveau microcosme. Mais elles ont un point commun : elles sont pauvres.

La prison c’est pour les pauvres.

 

Venus Faddoul Barrios, avocate en danger

Venus Marina Faddoul Barrios est une avocate vénézuélienne.

Venus Faddoul Barrios a consacré sa carrière à la défense des droits des femmes au Venezuela. Elle s'occupe d'affaires dans ce domaine depuis plus de dix ans. Elle est également directrice de 100% Estrogeno, une ONG qui se consacre à la production de contenus éducatifs et à l'offre d'une aide juridique en matière d'activisme féministe, avec un accent particulier sur la participation politique des femmes, les droits sexuels, la violence fondée sur le genre et l'inégalité dans le travail.

David Bugamba, avocat en danger

David Bugamba est un avocat congolais, inscrit au barreau de Bukavu.

David Bugamba, consultant juridique pour l'Initiative Congolaise pour la Justice et la Paix (ICJP), une organisation qui œuvre pour la protection et la promotion des droits de l'homme en RDC. Il travaille également pour la Clinique juridique de Panzi à Bukavu, où il assiste les victimes de violences sexuelles, en collaboration avec le docteur Mukwege, prix Nobel de la paix.

Claudia Gonzalez Orellana, avocate en danger

Claudia Gonzalez Orellana est une avocate guatémaltèque.

De 2011 à 2019, elle a été procureur auprès de la Commission internationale contre l’impunité (CICIG), mise en place par le Gouvernement après 36 ans de guerre civile pour lutter contre la corruption et le crime organisé. Elle a ainsi dû affronter le « Pacto de corruptos » regroupant certaines élites économiques, militaires et politiques.

Sonia Ndikumasabo, avocate en danger

Sonia Ndikumasabo est une avocate burundaise.

Avocate et présidente de l’Association des femmes juristes du Burundi (AFJB), Sonia Ndikumasabo a été, précédemment, vice-présidente de la Commission nationale indépendante des droits de l’Homme. Son association œuvre, depuis plusieurs années, pour la défense et l’accès à la justice des plus démunis et, particulièrement, des femmes.

Burundi : demande commune de libération de 5 travailleurs humanitaires injustement emprisonnés

Par un communiqué commun, Avocats.Be, la Fédération des barreau d'Europe, l'European Criminal Bar association, Avocats sans frontières France, la Fondation de la Journée de l'avocat en danger, l'Institut des droits de l'homme du barreau de Bruxelles, Défense-sans frontière-Avocats solidaires, le Çağdaş Hukukçular Derneği et International Association of People’s Lawyers demandent au président du Burundi de mettre fin à l'emprisonnement arbitraire de 5 travailleurs humanitaires, arrêtés il y a plus d'un mois sous des charges fallacieuses.

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