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Révélation dans la taïga, par Alain Lebrun

Révélation dans la taïga, par Alain Lebrun, Paris, Transboréal, 2014, 231 pages, 10,90€.

 

Est-ce un roman d’espionnage écrit par un naturaliste ? Ou un récit de voyage écrit par un espion ?

Un Bob Morane écolo ou un Pétrarque militant ?

Au-delà de l’histoire (John, un jeune amoureux de la nature, est chargé par les services secrets anglais d’aller récupérer dans la presqu’île de Kola, au Nord de l’U.R.S.S. de Brejnev, tout près de la frontière norvégienne, les plans d’une nouvelle arme fatale. Après l’avoir récupérée, il s’enfuit en compagnie de Yoki, une jeune et charmante Saami, avec bientôt toute l’armée russe à ses trousses), ce qui frappe c’est la fascination d’Alain Lebrun pour la terre-mère. Même avec trois hélicoptères et deux Antonov qui tournent autour de lui, une meute de chiens pisteurs et cinq cents hommes à ses trousses, notre héros reste sous le charme d’une berce-des-prés ou d’un gobe-mouche.

Et puis, il y a ce cri d’amour pour la Terre, cette profession de foi paganiste, cette dénonciation de la violence des religions du livre, de tous les machismes. « Ressentir la flétrissure de la violence, c’est s’en vacciner ; pressentir la beauté, c’est la refléter », dit Yoki. Si cela pouvait être vrai …

Il y aura encore beaucoup de Saami massacrés, beaucoup de taïgas défrichées, avant que l’homme comprenne qu’il n’est qu’un usufruitier de la terre et de l’air.

Mais, si un jour il y arrive, ce sera grâce à des hommes (et femmes) comme Alain Lebrun.