Droits de l'homme

Si Thu, avocat en danger

Si Thu est un avocat birman, âgé de 40 ans.

Basé à Mandalay, l’avocat Si Thu est bien connu pour assumer la défense des intérêts des fermiers dans le cadre de conflits environnementaux ou fonciers les opposants à l’armée (notamment à Pyin Oo Lwin, où l’armée veut exproprier des terres pour construire de nouvelles installations). Depuis 2019, il travaille pro bono pour un groupe d’habitants qui s’oppose à la construction d’une nouvelle cimenterie dans le village d’Aung Tha Pyay.

Timothée Mbuya, avocat en danger

Timothée Mbuya est un avocat congolais.

Le 31 juillet 2017, Timothée Mbuya a été arrêté, en compagnie de 6 autres personnes qui organisaient une marche dans le but but de déposer un Mémorandum auprès de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) du Haut–Katanga pour réclamer la publication du calendrier électoral conformément aux accords du 31 décembre 2016. Ils avaient été inculpés de « provocation et incitation à la désobéissance ». Timothée Mbuya fut, un mois plus tard, condamné à 8 mois de prison de ce chef.

Le livre de Maître Mô, par Jean-Yves Moyart

Le livre de maître Mô, par Jean-Yves Moyart, Paris, Les Arènes, 2021, 384 pages, 20 euros.

Oui, la ministre aurait dû être là et assister à cette audience, farcie de peines plancher dont celle-ci était l’apothéose. Nos brillants députés aussi, qui votent ce genre de choses ; ceux des magistrats que je connais qui pensent qu’être un gardien de l’application de la loi, c’est se contenter de l’appliquer sans nuances ; ceux de mes confrères qui, dès qu’elle est juridiquement applicable, baissent les bras ; et tous ceux, dans l’opinion publique, cette espèce de grande putain, qui osent soutenir ce type de décision uniquement sécuritaire ou censée l’être, sans réfléchir un instant à qui on va l’appliquer, et qui changeraient immédiatement d’avis si cette petite fille en ciré jaune trop grand était leur enfant ou leur sœur….

Jean-Yves Moyart, alias Maître Mô, était avocat à Lille. Et aussi bloggeur et twitto. Il s’était attiré une belle audience (près de 70.000 followers sur Twitter, 20.000 visiteurs quotidiens sur son blog), séduite par la causticité, mais aussi la générosité, de ses chroniques extraordinaires de la justice ordinaire.

Il est mort le 20 février 2021, à l’âge de 53 ans, emporté par cette saleté de cancer. Trois de ses compères de la twittosphère, Maître Éolas, Judge Marie et Éric Morain ont uni leurs forces pour faire éditer les plus belles de ses chroniques.

 

Elchin Mammad, avocat en danger

Elchin Mammad est un avocat azéri âgé de 42 ans.

Président de SULESY, une ONG qui fournit de l’assistance juridique gratuite aux familles à faibles revenus et aux organismes à but non lucratif, il est également rédacteur en chef du journal Yukselish Namine, spécialisé dans les matières touchant à la protection des droits humains.

Reinaldo Villalba, avocat en danger

Reinaldo Villalba est un avocat colombien.

Membre de la CCAJAR (Colectivo Jose Alvear Restrepo, une ONG dédiée à la défense des droits humains) depuis 27 ans, il se consacre à la lutte contre l’impunité et à la construction d’une société juste et équitable.

En 2012, il assume la défense du député Cepeda, accusé par l’ancien président Uribe de diffamation. Après avoir fait écarter l’accusation, Reinaldo Villalba dépose plainte contre Uribe pour manipulation de témoins et faute procédurale. Il obtient son assignation à résidence.

Le confinement par les nuls, par Nicolas Thirion

Le confinement par les nuls, par Nicolas Thirion, Louvain, PUL, 2021, 236 pages, 19,5 euros.

Tout au long de la crise sanitaire, c’est au contraire une version médiévale de la liberté qui a tenu le haut du pavé : si nous sommes libres (de ne pas porter le masque en extérieur, de recevoir plus ou moins de personnes chez nous, d’assister à un spectacle ou à une séance de cinéma, etc.), c’est parce que et aussi longtemps que l’exécutif le veut bien, à la manière de ces seigneurs féodaux qui concédaient certaines libertés aux habitants du bourg au moyen de franchises, toujours révocables. C’est une prétendue libérale – Madame Wilmès – qui, à l’issue du CNS du 30 avril 2020, cracha ingénument le morceau sur ce que devait désormais signifier la « liberté » en temps de pandémie : « tout ce qui n’est pas autorisé n’est pas permis ». Si « liberté retrouvée » il y a, c’est donc plutôt d’une liberté d’Ancien Régime qu’il s’agit.

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